mercredi 27 août 2014

Cochin # 3: Cinq à sec version indienne

Nanasté les amis, 

Avant hier, alors que nous voyions du linge à sécher, notre chauffeur nous a proposé de nous arrêter pour voir le lavoir de Cochin. Une urgence liée aux désagréments de la nourriture à base de curry m'a obligé à décliner la proposition. C'est donc en quittant la ville hier que j'ai demandé au chauffeur si nous pouvions nous arrêter.




Bien m'en a pris. En effet, nous nous sommes arrêtés dans un lavoir où le travail semble compartimenté en trois tâches distinctes.

Tout d'abord, des hommes où des femmes sont dans des sortes de box dans lesquels il y a une petite baignoire carrée d'eau savonneuse. C'est ici que le linge est lavé. 


Les petits box. Le tout dans une ambiance plutôt assez calme, 
troublé seulement par le bruit du linge battu.


Pour cela, ils n'utilisent pas de battoir, comme on le faisait en France au siècle dernier, mais au contraire, ils frappent le linge sur le sol ou le bord de la baignoire. Une fois le linge battu, il est rincé puis essoré. 



Le monsieur ne prêtait aucune attention à notre présence,
alors que la dame était ravie de se faire photographier.


Ensuite, le linge est étendu au soleil (dans ce lavoir, il y avait notamment pas mal de serviettes et nappes qui doivent provenir des hôtels et restaurants alentours).

On peut voir des serviettes de tables rouge venant sûrement d'un restaurant


Enfin, le linge est repassé avec des fers électriques, mais sans vapeur et qui semble être les mêmes depuis cinquante ans.


On voit que le fer est à des années lumières des centrales vapeurs. Et pourtant, ils en font des kilos tous les jours.











Enfin, on voit que le linge est impeccablement plié.







J'ai fait une vidéo de ces 3 étapes (en revanche elle commence par le séchage et finit par le repassage). 



Les 3 guides papier (maintenant vous savez: le Routard, le Lonely Planet et le Guide Bleu) que nous avons, nous indiquent que c'est une caste spécifique qui se charge de laver le linge. Ils sont assimilés à des intouchables car manipuler le linge sale est 'impure'.

Il est partout indiqué que les vêtements fragiles ne sont pas à leur confier et que les boutons peuvent être abîmés (tu m'étonnes à être frappé contre le ciment pendant de longues minutes!). Notre chauffeur nous a dit que ces personnes étaient en fait plutôt aisées car les hôtels et restaurants alentours leurs donnent plein de travail. Nous n'avons d'ailleurs pas échappé à la règle, puisqu'on a régulièrement laissé du linge à laver dans les hôtels. C'est facturé entre 30 centimes et 2 euros la pièce suivant l'hôtel et/ou la ville (vous nous connaissez, on a donc bizarrement privilégié ceux à 30 cts). Et force est de constater que le linge revient très propre, comme quoi la machine à laver est moins efficace que de frapper le linge pendant cinq minutes. 




C'est aussi ça que j'aime en Inde, redécouvrir des gestes oubliés chez nous.

Arnaud pour A&A

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