Les voyages d'A&A: 2014

Namasté,

Un petit bilan indien après nos 5 nuits au Tamil Nadu et 6 nuits au Kerala.

(J'illustre avec des photos sympas que je n'ai pas pu caser dans les posts précédents).

La plage de Mahabalipuram nous a réservé de belles images

Je commence ce bilan par les à priori sur l'Inde.

Je suppose qu'on a tous en mémoire les images vues à la TV depuis des années (Soeur Emmanuelle tout ça tout ça) de familles indiennes qui vivaient sur les bidonvilles de Calcutta. Je suppose que, malheureusement, cette situation existe toujours et ce sera difficile de la voir disparaître entièrement avant des années, voir des décennies. Ici, tout prend du temps. Mais l'Inde, ce n'est pas ça. Alors ok, je ne peux que partager sur ce que j'ai vécu pendant 2 semaines au Rajasthan et un peu moins de 2 semaines au Sud de l'Inde et qu'en effet, nous avons suivi des circuits touristiques méga touristiques. Ce que nous avons observé ici c'est une population allant de familles entières vivant sur des trottoirs aux petits couples méga fashion donc super occidentalisés parlant anglais entre eux. La population est évidemment très segmentée, castes obligent.

Un Ganesh habillé, normal...

Petit texte intéressant

Détails de temple hindou, toujours de très bon goût

Toujours liées aux images des bidonvilles de Calcutta, j'imaginais l'Inde très sale, les villes très sales, la population limite sur l'hygiène. En effet, dans certaines villes, il y a des rigoles en guise de caniveaux, sur lesquelles des dalles de béton sont posées, certaines entièrement cassées ou en partie, ou fissurées. Des bouteilles en plastique, des sachets en plastique, des journaux, papiers ou autres détritus y stagnent. Il y a aussi les vaches qui font leurs besoins dans la rue. Indéniablement! L'odeur de certaines rues vous donnerait des hauts le cœur (comme certains couloirs du métro parisien d'ailleurs). Mais ce n'est pas le cas dans toutes les villes, ni dans tous les quartiers, ni dans toutes les rues. Udaipur est très propre, j'ai ce souvenir dans toute la partie Sud que nous venons de découvrir également. Les Indiens ont encore tendance à jeter leurs détritus dans les rues, il est évident que des efforts énormes sont à fournir. Nous les voyons déjà: nous avons vu des immenses affiches "Gardons notre ville propre" ou ce type de message. Les commerces dans lesquels nous avons fait des achats nous ont emballés nos courses dans des sacs tissés et non dans des sacs en plastique.

Des écolières en uniforme, tresses et rubans dans les cheveux

Vendeur de pique-nique à la gare de Villupuram

Les Indiens sont le plus souvent élégants, chemise toujours repassée, bien mis, cheveux soignés. Les Indiennes sont encore beaucoup en sari, surtout au Rajasthan. Leurs cheveux sont toujours soit attachés en tresse, soit attachés en chignon. Nous avons croisés beaucoup d'écoliers. Influence british of course, ils portent tous l'uniforme, très élégant, toujours repassé, nickel. Les filles ont toujours les cheveux en tresses attachées avec de petits rubans de la couleur de leur uniforme (ici, très souvent avec des couronnes de jasmin dans les cheveux).

Le taux d'alphabétisation des femmes est de 62% et de 82% pour les hommes. Un énorme effort de scolarisation des filles est actuellement en cours. Ça prendra du temps mais c'est que les mentalités changent, c'est déjà ça.

Avant mon 1er voyage en Inde, je pensais également que nous serions tout le temps sollicités par des mendiants, ou dès qu'on sortirait de la voiture, un groupe se formerait autour de nous. Bah pas du tout! Il y a bien eu des sollicitations, quelques unes seulement, jamais agressives ni insistantes.

Il y a actuellement en Inde 940 femmes pour 1000 hommes, ce qui est contraire à la nature (1050 femmes pour 1000 hommes) d'une population. Nous savons malheureusement tous comment le pays en est arrivé là... Aujourd'hui, les échographies pour déterminer le sexe de l'enfant à naître sont interdites mais on sait aussi qu'elles se pratiquent toujours de façon officieuse. Le pays va devoir gérer ce problème de manque dans les années à venir. En espérant qu'il le gère intelligemment...

A l'épicerie

Nous ne nous sommes JAMAIS sentis en insécurité en Inde. Nous ne sommes pourtant ni de super-courageux ni de super-naïfs. Il fait nuit noire vers 19h, la nuit tombe vite, certaines rues sont pourtant mal éclairées donc n'inspirent pas confiance. Pourtant, jamais nous ne nous sommes sentis suivis, épiés, bref en danger. Certes, nous attirons les regards, mais des regards curieux. Les Indiens rient souvent en nous voyant: nous sommes bien blancs (surtout moi), j'ai les cheveux clairs, les yeux claires. Bref, je suis très différente d'eux. Bien souvent, on nous a demandé de poser pour des photos, avec eux aussi beaucoup. On m'a souvent aussi prise en photo sans me demander mon avis, en cachette. On nous serre la main (surtout Arnaud, je suis une femme moi...). Les regards sont interrogatifs: que font-ils ici? Quelques fois méfiants: pourquoi sont-ils ici? Mais jamais on nous a chassés, demandé de partir, insultés.

Je ne dis pas que l'Inde est super propre, loin de là mais les villes ne sont pas construites sur des bidonvilles. Voilà, c'est dit !

Il y a un côté fascinant à l'Inde que je ne peux pas expliquer. Je sais que j'ai déjà très envie de retourner au Rajasthan, dans quelques années sûrement. C'est réellement magique!

L'Inde est aussi un pays d'humilité. Si on ne le sait pas déjà, on y apprend que nous ne sommes pas grand-chose finalement.

Si ce n'est déjà fait, je vous conseille donc d'aller découvrir ce pays plein de contrastes et de paradoxes mais indéniablement tellement attachant. On ne rentre pas d'Inde comme on y est arrivé: on revient d'Inde différent.