Nous quittons l’hôtel pas trop tard pour cette journée qui s’annonce dense. Nous avons moins de 2 jours pour conquérir Shanghai, c’est quelque peu mission impossible mais nous ne nous avouons pas vaincu (tout de suite).
Notre hôtel se situe tout proche
du Bund, avenue jalonnée de somptueux édifices de style européen et de banques
ou de compagnies coloniales des années 1930 qui n’ont absolument rien du style
chinois. Situé dans l'ancienne concession internationale de Shanghai, le Bund
se trouve sur la rivière Suzhou face au nouveau quartier financier de Pudong.
Nous traversons le pont qui nous
sépare du Bund et qui nous offre déjà une très belle vue sur Pudong. Nous apprécions
le bon goût chinois : une sculpture de buis en forme de dauphins attire
particulièrement notre attention… Le Bund est très majestueux et
particulièrement élégant. On pourrait être à New York ou à Londres. Je suis
assez surprise que le régime n’ait pas détruit cette avenue, témoignage du
commerce international passé, dans ce port qui accueillait jadis les centres
d'affaires de la majorité voire de la totalité des entreprises étrangères
présentes en Chine.
Toutefois, à l'arrivée des
communistes au pouvoir, en 1949, la quasi-totalité des institutions financières
quittent le pays alors que les hôtels et les clubs cessent leurs activités. Les
statues coloniales qui parsemaient la promenade sont déboulonnées. Le siège du
nouveau gouvernement communiste s’y installe momentanément.
Nous rasons les murs, il fait
déjà très chaud. L’avenue n’est finalement pas si longue. Nous profitons de
l’absence de foule en nous disant que ça ne durerait pas.
Nous atteignons sous une chaleur
écrasante le jardin Yu, considéré comme l'un des jardins chinois les plus
somptueux de la région. La foule est déjà malheureusement présente dans le
jardin qu’on nous arrivons. Des bassins de carpes, des petits temples tout
mignons, des bonzaïs, soit tous les ingrédients du jardin zen s’il n’y avait
pas cette foule. Nous y passons finalement assez peu de temps tant il fait
chaud et tant le monde nous gâche la visite. Nous finissions par aller boire un
thé glacé chez Starbucks, à la recherche d’un endroit climatisé pour se reposer
un peu. Nous sommes au cœur de la vieille ville qui a vraiment du charme. En
essayant de faire abstraction de la foule ambiante, nous nous promenons
longuement dans les ruelles piétonnes. Nous décidons d’aller au marché aux
puces, non loin de là. Sur le chemin, nous achetons de jolis petits pots en
porcelaine et boules de thé de fleurs de jasmin. Nous tombons par hasard sur le
marché aux grillons de la ville, qui, nous apprend le Guide du Routard, peut se
vendre à prix d’or si son chant (en fait les grillons ne chantent pas, ils se frottouillent
les pattes…) est considéré parfait (selon quels critères ?). D’autres oiseaux, tortues et insectes s’y
vendent aussi. Je finis par en sortir rapidos de peur d’y voir des serpents (si
si, je vous jure !).
Nous atteignons finalement le
marché aux puces qui se situe dans un bâtiment tout moche. Nous sommes presque
seuls quand nous faisons le tour des vitrines. Loin du marché aux puces de
Pékin, des stands et des vitrines sont organisés autour de quelques allées
perpendiculaires. Quelques jolis objets hors de prix attirent notre attention
sans attirer nos Yuans.
Nous tentons de prendre un taxi
pour aller au musée de Shanghai (oui un musée, vous êtes étonnés ?) sans
qu’aucun ne daigne s’arrêter… Nous sommes loin d’une station de métro, nous
décidons d’y aller à pied.
Comme les grandes avenues de
Pékin et Moscou se traversent par des souterrains, les grandes avenues de
Shanghai se traversent par des ponts au-dessus des avenues. Déjà qu’on marche
beaucoup, on se tape aussi pas mal d’escaliers ! Nous décidons de déjeuner dans
un resto dans un centre commercial climatisé. Nous choisissons comme d’habitude
des tas de plats que nous partageons : des raviolis à la pâte si fine, des
brioches fourrées à la viande, des giozas (raviolis japonais grillés, faut
croire que les Chinois aiment ça aussi), tout ça accompagné de riz blanc. Les
repas ne sont pas très chers. Cette fois-là nous nous en tirons à environ 15€.
Nous reprenons notre trajet vers
le musée de Shanghai. Nous traversons la très animée et très chic Nankin Street
sur laquelle je reviendrai plus tard, pour atteindre la place du peuple où se
trouve le musée (GRATUIT !).
Nous rejoignons la mini file
d’attente et nous passons très rapidement la sécurité. Le musée, en forme de vase
de bronze antique chinois, inauguré en 1997, est très moderne et organisé
autour d’une cour intérieure ronde. Il regroupe des collections précieuses de
bronzes, dont certains ont plus de 3000 ans, des céramiques et des porcelaines,
dont des Ming et des Qing, des calligraphies, des peintures, des sceaux et des
monnaies anciennes et une collection des arts des minorités ethniques.
Nous nous pressons un peu parce
que le musée ferme à 17h mais nous prenons quand même le temps d’une pause dans
la cafétéria meublée de jolies pièces traditionnelles. Nous passons également
du temps dans la boutique du musée, véritable caverne d’Ali Baba. J’achète une
poupée chinoise toute mignonne pour tenir compagnie à ma collection de poupées
russes.
Avant d’atteindre la Nankin Street,
nous passons devant l’Opéra de Shanghai à l’architecture originale. La partie
basse de l’opéra symbolise la terre et la forme de sa coupole symbolise le
ciel. Dans les croyances chinoises anciennes, la terre était carrée et le ciel
était rond.
Nous arrivons enfin rue Nankin,
la rue commerçante et super touristique de Shanghai. Toutes les marques
occidentales sont là. Des Starbucks, McDo et KFC sont présents tous les 100m. C’en
est réellement ridicule. Comme la nuit commence à tomber, les panneaux publicitaires
s’illuminent : j’ai une impression de Times Square en plein Shanghai !
Nous ne résistons pas à l’appel
du shopping : des centres commerciaux plus modernes les uns que les autres
se succèdent sur l’avenue. Nous souhaitons également dîner rapidement, nous
sommes vannés (cf le nombre de pas effectués dans la journée ci-dessus…). Nous
entrons dans un des centres commercial clinquant et gigantesque. Les Chanel,
Dior, Estée Lauder, La Prairie se côtoient dans un environnement qui regroupe
tous les codes du luxe. Entre le resto français qui propose des huitres
Gillardeau (elles ont pris l’avion : non mais l’impact carbone
bordel !), le resto japonais qui propose des soupes brulantes et le resto
thaï assurément trop épicé pour nous, nous finissons par passer notre chemin.
Après être passés devant la boutique M&M’s (on est décidément à Times
Square !), nous arrivons enfin au resto sélectionné dans le Lonely Planet.
J’en ai plein les pattes comme rarement: je peste, je ne me sens pas très bien,
je suis d’une humeur de chien. Là on est dans le plus authentique. Il y a de
l’attente mais nous sommes finalement très vite placés à table. Le menu est
long comme le bras, nous parcourons longuement les nombreuses pages illustrées
(et heureusement !) de la carte. On nous propose une soupe de tortue (avec
la carapace hein !), des pattes de poulet, un ragoût de langues de canard,
des soupes de tripes (classique dans la cuisine asiatique) : on est là on
y reste ! Je choisis courageusement un plat végétarien d’aubergines confites
et du riz, Arnaud prend un plat de porc sucré-salé et du riz aussi. Nous nous
essayons à un plat de lotus fourrés au riz et arrosés d’une sauce sucrée :
ça colle aux dents et la texture est décidément bizarre. On connait cette
saveur mais c’est quoi ? Nous nous apercevons que des tas de tables
voisines partagent ce même plat : on est tendance ! Arnaud a envie
d’un dessert mais souhaite une glace. On devrait en trouver une sur le chemin
du retour. Nous sommes tout proches du Bund, nous allons pouvoir voir Pudong de
nuit. Une foule dense se balade comme nous sur une promenade surélevée
parallèle au Bund. De là, on a une vue exceptionnelle sur Pudong : un vrai
spectacle avec des animations lumineuses sur les buildings s’offre à tous les
promeneurs nocturnes. Nous passons notre temps à prendre des photos du panorama
animé. Nous rentrons enfin à l’hôtel après plus de 30000 pas. Je veux rester au
lit tout le reste de ma vie !
A&A
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