Nihao,
Nous avons rendez-vous à
l’accueil de notre hôtel avec tous nos bagages pour le départ de notre
croisière. Comme nous sommes à l’heure et que l’heure du rendez-vous approche,
je me demande si notre guide ne nous attend pas à l’hôtel d’hier soir. Elle
aurait dû nous accueillir lors de notre arrivée de la veille mais elle était
malade donc c’est son chef qui s’est coltiné les 2 couillons français. Bravo le
chef qui s’est trompé d’hôtel…
Laura arrive finalement en trombe
dans le hall de l’hôtel. Elle est montée sur ressorts. Elle a environ 25 ans,
parle français comme une vache espagnol mais a un accent très compréhensible.
L’accent, c’est souvent ça qui fait qu’on n’y comprend rien… Nous voilà donc en
route avec notre chauffeur (femme) de la veille. Elle a du mal avec le minibus
8 places qui lui a été confié. Elle ne doit pas savoir qu’il y a une 1ère
vitesse et nous ne cessons d’être au bord de caller tout le temps. Le
sous-régime doit leur être imposé pour éviter une consommation excessive de
carburant mais est-ce que quelqu’un leur a expliqué que c’est plutôt mauvais
pour la mécanique et qu’au final, à être en sous-régime tout le temps, ce n’est
pas si économique ?
Bref, nous voilà à l’embarcadère
à Guilin pour une croisière de 4h au milieu des pitons karstiques (et non
crastiques…) le long de la rivière Li. Cette pause pour nos pieds d’une
demi-journée est la bienvenue… nous sommes épuisés. L’embarcadère n’en a que le
nom et nous sommes des centaines de touristes à tenter d’atteindre son bateau
pour la croisière féérique. C’est que là non plus nous ne sommes pas seuls…
Nous arrivons finalement sur notre bateau d’une 100aine de passagers, notre
guide nous installe sur le pont supérieur, plus cosy que le pont inférieur et
qui offre un pont extérieur, bien pratique pour admirer le paysage. Nous sommes
au milieu d’un groupe d’Espagnols bruyants (pourquoi les groupes sont-ils
toujours si bruyants, comme s’ils étaient seuls au monde ?) et face à Raimonda
qui fera la gueule toute la croisière et Raimondo moins mal aimable mais pas
causant pour autant… Nous arrivons avec un sympathique « Hello » qui
restera sans réponse. Et dire que le voyage est censé nous ouvrir aux autres…
La théorie d’Arnaud est qu’elle a la chiasse, la mienne est qu’elle est
chiasseuse…
Nous passerons la plupart de
notre temps sur le petit pont avant peuplé d’Espagnols bruyants qui finiront
par lui préférer le pont supérieur, ce qui nous a bien rendu service. Laura
nous explique que cette colline est appelé celle aux 9 chevaux, que celle-là
est appelée celle de la pomme. On se moque un peu, elle nous comprend et se
marre en nous expliquant qu’il faut en effet avoir une grande imagination, dont
sont dotée tous les Chinois !
Nous faisons la connaissance
d’une voyageuse solitaire, Birgit, Canadienne mais d’origine allemande (on s’en
serait doutés avec ce prénom…) enseignante d’anglais et d’espagnol, de français
aussi à des petits, à Toronto. Elle est en Chine depuis des semaines. Elle a
enseigné de la pédagogie à des Chinois pendant 3 semaines et profite de cette
expérience professionnelle pour visiter les alentours. Elle est très sympa et
très souriante, sa guide un peu moins. Nous passons notre temps à bavarder tous
les 4 (Birgit, Arnaud, Laura et moi), à s’extasier devant le paysage qui se
déroule sous nos yeux et à prendre des centaines de photos. Le paysage est en
effet féérique, et je dois dire, encore plus joli que dans la baie d’Halong. La
baie d’Halong se situe dans la mer de Chine, les pitons sont dispersés dans la
mer. Ici, les pitons sont en fait des collines toutes vertes, à perte de vue le
long de la rivière Li. Des cascades sont visibles ainsi que la vie au bord de
la rivière : des enfants qui se baignent avec les buffles, des
travailleurs dans les champs, des vendeurs itinérants sur leur bateau de bambou.
Nous profitons de ce calme et
aussi de la température qui a bien chutée. Après plus de 3h de croisière, une
légère pluie tiède passe nous rafraîchir un peu : on est au top !
Nous quittons le bateau et Birgit
à Yangshuo, petit village perdu au milieu de la montagne au bord de la rivière.
Nous traversons ce bourg jadis assurément authentique mais maintenant
complètement adapté à ses hordes de touristes : restaurants, bars, magasins
de souvenirs. Malgré cela, le village est plutôt charmant, au milieu des
collines karstiques.
Laura nous emmène ensuite dans la
montagne au milieu de petites villages et de rizières. Ces paysages nous
rappellent beaucoup ceux du Nord du Vietnam. Comme le Vietnam a été en partie
chinois, ce n’est pas très surprenant. Nous nous baladons un peu, à la grande
surprise des villageois qui nous regardent amusés. Nous représentons une
attraction et nous en avons maintenant bizarrement l’habitude.
Nous finissons par rejoindre
notre hôtel où nous passerons une seule nuit. Laura nous dit que c’est le plus
joli hôtel de la région : tant mieux !
L’hôtel n’est pas à Yangshuo mais
dans la campagne environnante. Après nos passages dans des villes de millions
d’habitants, ça va être pas mal ! Il est au bord de la rivière du Dragon,
un affluent (ou confluant, je ne sais pas bien, ni même la différence…) de la
rivière Li, au milieu des collines karstiques. Les tables du restaurant sont
dispersées au bord de la rivière. Je me dis immédiatement que j’y serais
parfaitement bien installée pour écrire.
Nous nous installons dans la
chambre avec vue sur la rivière et la nature.
Dès notre arrivée à Guilin la
veille, nous avions demandé à notre guide (le chef de Laura donc), s’il pouvait
nous trouver des places pour le spectacle qui se donne sur la rivière Li tous
les soirs après la tombée de la nuit. Meng, ma collègue, m’en avait parlé et il
ne fallait pas le manquer. Nos guides papier en parlent également et les
commentaires sur le spectacle « Impression », qui a été mis en scène
par le célèbre cinéaste chinois Zhang Yimou (Epouses et Concubines : Lion
d'argent en 1991 au Festival de Venise) sont excellents. Celui-ci a également
mis en scène la cérémonie d'ouverture des JO de Pékin en 2008. Les différents
tableaux de cette grande fresque musicale mettent très bien en valeur, par des
jeux de lumières, le cadre splendide des montagnes karstiques. Les minorités
locales y sont également mises en avant, avec des chants traditionnels et des
chorégraphies originales. 600 figurants composent ce spectacle déjà vu par des
millions de spectateurs. Laura prend le relai pour nous trouver des places, de
4 catégories différentes. Elle nous propose des places sur le devant des
gradins, les moins bonnes parce qu’elles manquent de recul et des places VIP,
dans de vrais fauteuils (parce que les autres sont dans de faux
fauteuils ??) avec boissons incluses à volonté et sous abri. Moi je veux
voir le spectacle, pour le confort, je m’en fous. Arnaud tranche et me dit que
s’il pleut, on sera bien contents d’être au sec. Après un dîner léger et rapide
au bord de la rivière (que c’est reposant !), nous voilà en route vers le
spectacle « Sanjie Liu », « Impression » donc. Une foule
dense est déjà devant le site (et non la salle, la nature étant au centre du
spectacle) quand nous arrivons. Laura récupère nos billets rapidement et nous
passons la sécurité. On nous distribue des capes de pluie (alors qu’il fait un
temps super dégagé) et on nous installe à nos places VIP, tout en haut des
gradins, dans de vrais fauteuils en osier en effet (les autres sièges étant des
coques en plastique, comme souvent lors de spectacle) et une serveuse vient
nous demander ce que l’on désire boire. Des jumelles ainsi que des bonbons sur
disponibles sur la table vêtue d’une nappe. On n’est pas mal… d’autant plus
qu’il pleuvra des trombes d’eau pendant presque toute la durée du spectacle.
Merci qui ? Merci Arnaud ! Le spectacle est en effet spectaculaire,
au milieu des montagnes éclairées de lumières successivement blanches, rouges,
vertes et bleues. Les plateaux se succèdent comme dans un poème : une
chanteuse mélancolique, des pécheurs aux cormorans, des danseuses aux costumes
scintillants. Nous sommes subjugués et apprécions pleinement le paysage et la
qualité du spectacle, un peu court tout de même. Nous retournons à notre hôtel
des étoiles plein les yeux pour une bonne nuit de sommeil.
A&A
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