lundi 15 août 2016

Lundi 15 août 2016 - Guilin et Yangshuo – 9289 pas


Nihao,
Nous avons rendez-vous à l’accueil de notre hôtel avec tous nos bagages pour le départ de notre croisière. Comme nous sommes à l’heure et que l’heure du rendez-vous approche, je me demande si notre guide ne nous attend pas à l’hôtel d’hier soir. Elle aurait dû nous accueillir lors de notre arrivée de la veille mais elle était malade donc c’est son chef qui s’est coltiné les 2 couillons français. Bravo le chef qui s’est trompé d’hôtel…
Laura arrive finalement en trombe dans le hall de l’hôtel. Elle est montée sur ressorts. Elle a environ 25 ans, parle français comme une vache espagnol mais a un accent très compréhensible. L’accent, c’est souvent ça qui fait qu’on n’y comprend rien… Nous voilà donc en route avec notre chauffeur (femme) de la veille. Elle a du mal avec le minibus 8 places qui lui a été confié. Elle ne doit pas savoir qu’il y a une 1ère vitesse et nous ne cessons d’être au bord de caller tout le temps. Le sous-régime doit leur être imposé pour éviter une consommation excessive de carburant mais est-ce que quelqu’un leur a expliqué que c’est plutôt mauvais pour la mécanique et qu’au final, à être en sous-régime tout le temps, ce n’est pas si économique ?
Bref, nous voilà à l’embarcadère à Guilin pour une croisière de 4h au milieu des pitons karstiques (et non crastiques…) le long de la rivière Li. Cette pause pour nos pieds d’une demi-journée est la bienvenue… nous sommes épuisés. L’embarcadère n’en a que le nom et nous sommes des centaines de touristes à tenter d’atteindre son bateau pour la croisière féérique. C’est que là non plus nous ne sommes pas seuls… Nous arrivons finalement sur notre bateau d’une 100aine de passagers, notre guide nous installe sur le pont supérieur, plus cosy que le pont inférieur et qui offre un pont extérieur, bien pratique pour admirer le paysage. Nous sommes au milieu d’un groupe d’Espagnols bruyants (pourquoi les groupes sont-ils toujours si bruyants, comme s’ils étaient seuls au monde ?) et face à Raimonda qui fera la gueule toute la croisière et Raimondo moins mal aimable mais pas causant pour autant… Nous arrivons avec un sympathique « Hello » qui restera sans réponse. Et dire que le voyage est censé nous ouvrir aux autres… La théorie d’Arnaud est qu’elle a la chiasse, la mienne est qu’elle est chiasseuse…
Nous passerons la plupart de notre temps sur le petit pont avant peuplé d’Espagnols bruyants qui finiront par lui préférer le pont supérieur, ce qui nous a bien rendu service. Laura nous explique que cette colline est appelé celle aux 9 chevaux, que celle-là est appelée celle de la pomme. On se moque un peu, elle nous comprend et se marre en nous expliquant qu’il faut en effet avoir une grande imagination, dont sont dotée tous les Chinois !
Nous faisons la connaissance d’une voyageuse solitaire, Birgit, Canadienne mais d’origine allemande (on s’en serait doutés avec ce prénom…) enseignante d’anglais et d’espagnol, de français aussi à des petits, à Toronto. Elle est en Chine depuis des semaines. Elle a enseigné de la pédagogie à des Chinois pendant 3 semaines et profite de cette expérience professionnelle pour visiter les alentours. Elle est très sympa et très souriante, sa guide un peu moins. Nous passons notre temps à bavarder tous les 4 (Birgit, Arnaud, Laura et moi), à s’extasier devant le paysage qui se déroule sous nos yeux et à prendre des centaines de photos. Le paysage est en effet féérique, et je dois dire, encore plus joli que dans la baie d’Halong. La baie d’Halong se situe dans la mer de Chine, les pitons sont dispersés dans la mer. Ici, les pitons sont en fait des collines toutes vertes, à perte de vue le long de la rivière Li. Des cascades sont visibles ainsi que la vie au bord de la rivière : des enfants qui se baignent avec les buffles, des travailleurs dans les champs, des vendeurs itinérants sur leur bateau de bambou.
Nous profitons de ce calme et aussi de la température qui a bien chutée. Après plus de 3h de croisière, une légère pluie tiède passe nous rafraîchir un peu : on est au top !
Nous quittons le bateau et Birgit à Yangshuo, petit village perdu au milieu de la montagne au bord de la rivière. Nous traversons ce bourg jadis assurément authentique mais maintenant complètement adapté à ses hordes de touristes : restaurants, bars, magasins de souvenirs. Malgré cela, le village est plutôt charmant, au milieu des collines karstiques.
Laura nous emmène ensuite dans la montagne au milieu de petites villages et de rizières. Ces paysages nous rappellent beaucoup ceux du Nord du Vietnam. Comme le Vietnam a été en partie chinois, ce n’est pas très surprenant. Nous nous baladons un peu, à la grande surprise des villageois qui nous regardent amusés. Nous représentons une attraction et nous en avons maintenant bizarrement l’habitude.
Nous finissons par rejoindre notre hôtel où nous passerons une seule nuit. Laura nous dit que c’est le plus joli hôtel de la région : tant mieux !
L’hôtel n’est pas à Yangshuo mais dans la campagne environnante. Après nos passages dans des villes de millions d’habitants, ça va être pas mal ! Il est au bord de la rivière du Dragon, un affluent (ou confluant, je ne sais pas bien, ni même la différence…) de la rivière Li, au milieu des collines karstiques. Les tables du restaurant sont dispersées au bord de la rivière. Je me dis immédiatement que j’y serais parfaitement bien installée pour écrire.
Nous nous installons dans la chambre avec vue sur la rivière et la nature.
Dès notre arrivée à Guilin la veille, nous avions demandé à notre guide (le chef de Laura donc), s’il pouvait nous trouver des places pour le spectacle qui se donne sur la rivière Li tous les soirs après la tombée de la nuit. Meng, ma collègue, m’en avait parlé et il ne fallait pas le manquer. Nos guides papier en parlent également et les commentaires sur le spectacle « Impression », qui a été mis en scène par le célèbre cinéaste chinois Zhang Yimou (Epouses et Concubines : Lion d'argent en 1991 au Festival de Venise) sont excellents. Celui-ci a également mis en scène la cérémonie d'ouverture des JO de Pékin en 2008. Les différents tableaux de cette grande fresque musicale mettent très bien en valeur, par des jeux de lumières, le cadre splendide des montagnes karstiques. Les minorités locales y sont également mises en avant, avec des chants traditionnels et des chorégraphies originales. 600 figurants composent ce spectacle déjà vu par des millions de spectateurs. Laura prend le relai pour nous trouver des places, de 4 catégories différentes. Elle nous propose des places sur le devant des gradins, les moins bonnes parce qu’elles manquent de recul et des places VIP, dans de vrais fauteuils (parce que les autres sont dans de faux fauteuils ??) avec boissons incluses à volonté et sous abri. Moi je veux voir le spectacle, pour le confort, je m’en fous. Arnaud tranche et me dit que s’il pleut, on sera bien contents d’être au sec. Après un dîner léger et rapide au bord de la rivière (que c’est reposant !), nous voilà en route vers le spectacle « Sanjie Liu », « Impression » donc. Une foule dense est déjà devant le site (et non la salle, la nature étant au centre du spectacle) quand nous arrivons. Laura récupère nos billets rapidement et nous passons la sécurité. On nous distribue des capes de pluie (alors qu’il fait un temps super dégagé) et on nous installe à nos places VIP, tout en haut des gradins, dans de vrais fauteuils en osier en effet (les autres sièges étant des coques en plastique, comme souvent lors de spectacle) et une serveuse vient nous demander ce que l’on désire boire. Des jumelles ainsi que des bonbons sur disponibles sur la table vêtue d’une nappe. On n’est pas mal… d’autant plus qu’il pleuvra des trombes d’eau pendant presque toute la durée du spectacle. Merci qui ? Merci Arnaud ! Le spectacle est en effet spectaculaire, au milieu des montagnes éclairées de lumières successivement blanches, rouges, vertes et bleues. Les plateaux se succèdent comme dans un poème : une chanteuse mélancolique, des pécheurs aux cormorans, des danseuses aux costumes scintillants. Nous sommes subjugués et apprécions pleinement le paysage et la qualité du spectacle, un peu court tout de même. Nous retournons à notre hôtel des étoiles plein les yeux pour une bonne nuit de sommeil.
A&A

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