Nous arrivons devant le bâtiment
assez tôt. Il n’y pas personne quand nous nous présentons pour acheter les
billets. Pour une fois, la personne qui tient le guichet parle un peu anglais,
ça nous change ! Il nous demande d’où on vient, c’est probablement pour
les statistiques du musée. A l’entrée de la synagogue, une dame nous demande de
nous chausser de petits chaussons en plastique pour, j’imagine, ne pas abimer
les sols. Il n’y a absolument personne quand nous arrivons dans la synagogue.
Elle est plutôt grande (les synagogues, qui peuvent être installées dans à peu
près n’importe quel endroit, sont fréquemment petites) et très simple, comme
souvent, contrairement aux églises qui sont bien habituellement très
encombrées, ornementées et dorées. Les 1er et 2ème étages
sont réservés au musée, composé essentiellement de témoignages d’anciens juifs essentiellement
allemands, autrichiens et polonais, qui avaient quitté l’Europe pendant la 2nde
guerre mondiale, évidemment, et qui étaient arrivés à Shanghai en bateau. 18000
juifs sont arrivés en Chine pendant cette période dans des conditions très
modestes. Les témoignages sont poignants : certains voyageurs, qui avaient
tous l’interdiction de quitter l’Europe avec de l’argent, avaient acheté des
places en 1ère classe pour pouvoir les revendre à bord et racheter
des places en classe inférieure et récupérer un peu d’argent avant l’arrivée en
Chine. Ils témoignent tous de la gentillesse des Chinois et de l’absence totale
de sentiments de rejet à leur arrivée à Shanghai. Les nouveaux migrants étaient
logés dans un quartier modeste de la ville, aujourd’hui appelé Pudong ! La
preuve que Shanghai a très rapidement évolué depuis les années 1940. Tous
témoignent également de la mauvaise nourriture (la bouffe chinoise à l’époque
devait être sacrément plus exotique pour des Occidentaux que maintenant) et du
froid. La vie leur avait été pénible mais s’organisait tant bien que mal dans
le ghetto. La plupart des migrants est resté en Chine environ 10 ans. Certains
sont partis pour Israël, d’autres pour les Etats-Unis.
Le musée se prolonge dans la cour
arrière du bâtiment principal avec davantage de témoignages et quelques objets
de leur vie quotidienne. Quelques photos sont également exposées, essentiellement
de mariages et de bébés nés en Chine, très émouvants. La vie a continué, il le
fallait bien.
Nous décidons ensuite de prendre
un taxi vers le quartier de l’ancienne concession française, un des quartiers
les plus ravissants de Shanghai. La présence française (pendant près d’un
siècle quand même !) mais aussi britannique est encore bien visible à
Shanghai. De petites rues étroites et plantées de platanes font le charme de ce
quartier très prisé. Notre taxi nous laisse au milieu de la rue Huaihai,
anciennement avenue Joffre. Nous nous promenons tranquillement sous les
platanes, complètement décalé dans cette ville qui vit à 200km/h. Nous
souhaitons rejoindre le musée des affiches de propagande mais plus nous
avançons moins le quartier est sympa. Compte tenu de l’heure, nous renonçons au
musée et reprenons un taxi pour nous rapprocher du centre de la concession,
réputé super trendy. Il nous laisse dans le quartier de Tianzifang, connu pour
ses boutiques de déco et de designers. Nous nous baladons au milieu des
boutiques de thé, de porcelaine et de céramique que je trouve vraiment très
jolis (j’ai envie de tout acheter, comme d’habitude), de gadgets déco, de soie,
de vêtements traditionnels revisités, de bars branchés et de resto de cuisines
du monde.
Nous allons déjeuner rapidement dans
un resto (glauque dans lequel personne de personne ne parle un mot d’anglais…
on devrait être habitués mais non…) japonais. Nous trainons encore un peu dans
ce quartier avant de prendre le chemin d’un grand boulevard pour tenter
d’arrêter un taxi.
Nous dévalisons une enseigne que
nous avons déjà vue des tas de fois. Est-ce une nouveauté pour les
Chinois ? Nous ne le savons pas mais gros succès pour Miniso, une enseigne
japonaise. J’achète des masques en tissu pour le visage (à la japonaise quoi),
des masques pour les pieds (avec les chaussettes en plastique pour que la crème
pénètre bien…), des masques pour les yeux, une petite brosse pour le visage (y
sont trop forts en cosmétique les Japonais : j’exige d’aller vivre à
Tokyo !). Arnaud achète des tas de trucs (électroniques lui !) aussi.
Tout ne coûte rien ! Je ne sais pas où on va mettre tout ça dans nos
bagages… Nous cherchons désespérément une Poste pour y acheter des timbres,
sans succès.
Nous retournons à l’hôtel en taxi
pour nous préparer pour le vol retour vers Paris. Nous avons le chambre jusqu’à
18h. Nous réorganisons nos bagages en y incluant nos nombreux achats… Nous
prenons une douche et nous reposons un peu avant les 12h30 de vol qui sont
devant nous… A 18h, nous déposons nos bagages à l’accueil et faisons le check
out. Nous avons 2h30 devant nous avant que le chauffeur et Edmond ne nous
récupère à l’hôtel.
Nous avons repéré un Starbucks
derrière l’hôtel. Il nous permettra de prendre un repas léger (et aseptisé), d’accéder
au Wifi et de nous reposer dans la clim. Arnaud ne renonce pas : il veut
m’emmener dans un resto local. Comme la carte est entièrement en chinois, il
accepte de lâcher l’affaire.
Quand nous arrivons à l’hôtel,
Edmond est déjà là à nous attendre. Nous récupérons nos bagages et prenons la
route de l’aéroport. Edmond nous accompagne jusqu’aux guichets
d’enregistrement. Nous lui confions nos cartes postales ainsi que de l’argent
pour acheter des timbres. On verra bien si la mission qu’on lui a confiée a été
accomplie (si vous ne recevez pas votre carte postale, je peux vous trouver les
coordonnées d’Edmond !)
Nous dépensons (ok, je dépense)
nos derniers yuans dans un duty free shop juste avant sa fermeture vers 23h30.
Notre vol est à l’heure, nous embarquons pour 12h30 de vol et arriverons à
Paris un peu avant 7h du matin.
A très bientôt pour de nouvelles
aventures bien différentes : nous passerons un long week-end de septembre
à Stockholm !
A&A
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