Quoiqu’il en soit, nous avons pu
constater que les Chinois s’intéressent à leur Histoire et à leur patrimoine.
Nos guides successifs nous ont appris que ce phénomène était récent et qu’en
effet les Chinois commencent à être nombreux à voyager dans leur pays et à
s’intéresser à leur culture.
Il serait facile de caricaturer
les Chinois. Ce que nous avons vécu pendant 2 semaines, principalement dans de
grandes villes, ce qui résume mal la population chinoise, n’est pour sûr pas
représentatif des Chinois. Mais comment dessiner le profil type du Chinois
moyen quand ils sont plus de 1,4 milliards ? C’est mission
impossible ! Quoiqu’il en soit, je ne peux que partager ce que j’ai vécu,
observé et ressenti ici pendant à peine
2 semaines. Le Chinois est plutôt rustre, mal aimable, mal élevé même : le
Chinois est individualiste et impatient, c’est d’abord lui et après les autres.
Doubler dans les files d’attente, bousculer, parler très fort sont des
comportements usuels et habituels. En même temps, quand on est 1,4 Milliards, à
un moment donné, faut savoir s’imposer…
La politique de l’enfant unique,
mise en place à partir de 1979 et assouplie que très récemment en autorisant la
naissance d’un second enfant si l’un des parents est enfant unique, explique en
partie ce type de comportement et va probablement en engendrer davantage à
l’avenir. Les espoirs et les rêves des parents et des grands-parents, soit au
bas mot 6 personnes, reposent sur les épaules de l’enfant unique, placé sur un
piédestal depuis sa naissance et élevé tel un roi ou une reine au milieu de sa
cour à sa disposition. La pression sur lui est telle que ces comportements inappropriés
et caractériels ne sont finalement pas si surprenants.
Même si la politique de l’enfant
unique s’est assouplie, il est probable que les couples chinois n’envisagent
pas d’élever davantage d’enfants. Les frais de scolarité et des activités extra-scolaires
sont tels que la plupart des Chinois ne pourrait financièrement pas assumer
plusieurs enfants. L’enfant unique a donc encore de beaux jours devant lui.
Suite à cette politique de
l’enfant unique, qui a causé la disparition de millions de filles par avortements
sélectifs ou infanticides, le garçon étant un don de Dieu et une fille une
tragédie (mes pauvres parents…), la Chine compte déjà un surplus de 30 à 40
millions d'hommes : on considère qu’un jeune Chinois sur cinq sera
incapable de se trouver une épouse d’ici cinq ans. Les conséquences risquent
d’être désastreuses.
Communisme ou pas, propagande ou
pas, censure ou pas, le Chinois veut consommer. Des centres commerciaux luxueux
et gigantesques ont été construits partout : les tentations sont présentes
partout. Les pubs mettent en avant les produits de luxe portés par des
mannequins soit de type occidental, soit métissés, soit blanchis et débridés
par la chirurgie ou par Photoshop. Les Chinoises (et les Chinois aussi mais
dans une moindre mesure), se baladent avec leur parapluie pour se protéger du
soleil pour ne pas bronzer. Si elles n’ont pas de parapluie ou sont sur leurs 2
roues, elles portent des chaussettes de bras pour se protéger. Ce comportement
est loin d’être rare. Ce qui est rare est qu’une Chinoise se promène sans son
parapluie ou ses protections !
La berline se pilote noire et
imposante, de préférence de marque allemande. Je n’ai jamais vu autant de
grosses cylindrées de la marque aux 4 anneaux au km² (ok, au Luxembourg
certainement, mais vous voyez la différence de développement économique entre
la Chine et le Luxembourg ?). Pendant un vol (on s’emmerde toujours en vol
non ?), nous avons lu un article très intéressant du China Daily (mis à
disposition gratuitement…) : afin de réduire la pollution dans les grandes
villes chinoises, les mairies ont limité le nombre de plaques d’immatriculation
disponibles sur le marché. Un système de tirage au sort a été mis en place pour
l’affectation des plaques à Pékin et un système d’enchères pour l’achat des plaques
à Shanghai. Une plaque s’achète en moyenne 15000€ à Shanghai (avec un record à
90000€). A cela s’ajoute évidemment le prix du carburant, le même qu’en France.
La voiture est un luxe en Chine, sa plaque également dans les grandes villes, son
carburant aussi dans tout le pays. Pour autant, les embouteillages à Pékin et à
Shanghai aux heures de pointe, sont gigantesques.
L’achat de véhicules électriques,
non soumis à cette contrainte de plaque, est motivé et financé en partie par le
gouvernement. Un autre problème se présente à ses usagers: trouver des bornes
de chargement. Des files d’attente de plusieurs heures se forment devant les
bornes électriques publiques à Pékin tant il y a pénurie. Nous nous rappelons
tous les 2 avoir vu un étage entier de bornes de chargement électriques complètement
vide dans le parking de l’aéroport de Guilin : nous savons maintenant que
l’aéroport a parié sur l’avenir (un peu trop tôt ?). A Pékin, tous les
deux-roues, vélos ou scooters, sont électriques. Les deux-roues thermiques ont
été complètement interdits dans la capitale entre 2002 et 2005. Les vélos y ont
presque complètement disparus. De quand datent les photos, que nous connaissons
tous, d’embouteillages de vélos ou de parking de milliers de vélos à Pékin ?
Enfant, je me souviens de ce
questionnement : « et quand la Chine se réveillera ? ». Bah
elle commence à être bien réveillée… Sa
croissance à 2 chiffres depuis près de 15 ans (selon la croissance
officielle : les chiffres sont-ils réellement fiables ?), vacille
depuis quelques années. Ce rythme suffira-t-il à réaliser la promesse du
gouvernement faite à la population : un doublement du revenu moyen des Chinois
entre 2010 et 2020 ?
Quoiqu’il en soit le Chinois est
ambitieux et a les moyens de ses ambitions.
En conclusion : on est morts.
Sur ce constat consternant, je vous propose des cours de mandarin
collectifs à partir du 1er octobre. Inscriptions par tél sur
mon n° de portable perso.
A bon entendeur, 再见 !
A&A