samedi 27 août 2016

2 semaines en Chine : le bilan

Indéniablement l’Histoire de la Chine a un côté passionnant mais aussi un côté mystique. Est-ce grâce aux secrets qu’entourent encore aujourd’hui les tombeaux des Empereurs de Chine ou est-ce à cause de décennies de communisme ? Certainement un peu de tout ça.

Quoiqu’il en soit, nous avons pu constater que les Chinois s’intéressent à leur Histoire et à leur patrimoine. Nos guides successifs nous ont appris que ce phénomène était récent et qu’en effet les Chinois commencent à être nombreux à voyager dans leur pays et à s’intéresser à leur culture.

Il serait facile de caricaturer les Chinois. Ce que nous avons vécu pendant 2 semaines, principalement dans de grandes villes, ce qui résume mal la population chinoise, n’est pour sûr pas représentatif des Chinois. Mais comment dessiner le profil type du Chinois moyen quand ils sont plus de 1,4 milliards ? C’est mission impossible ! Quoiqu’il en soit, je ne peux que partager ce que j’ai vécu, observé  et ressenti ici pendant à peine 2 semaines. Le Chinois est plutôt rustre, mal aimable, mal élevé même : le Chinois est individualiste et impatient, c’est d’abord lui et après les autres. Doubler dans les files d’attente, bousculer, parler très fort sont des comportements usuels et habituels. En même temps, quand on est 1,4 Milliards, à un moment donné, faut savoir s’imposer…

La politique de l’enfant unique, mise en place à partir de 1979 et assouplie que très récemment en autorisant la naissance d’un second enfant si l’un des parents est enfant unique, explique en partie ce type de comportement et va probablement en engendrer davantage à l’avenir. Les espoirs et les rêves des parents et des grands-parents, soit au bas mot 6 personnes, reposent sur les épaules de l’enfant unique, placé sur un piédestal depuis sa naissance et élevé tel un roi ou une reine au milieu de sa cour à sa disposition. La pression sur lui est telle que ces comportements inappropriés et caractériels ne sont finalement pas si surprenants.

Même si la politique de l’enfant unique s’est assouplie, il est probable que les couples chinois n’envisagent pas d’élever davantage d’enfants. Les frais de scolarité et des activités extra-scolaires sont tels que la plupart des Chinois ne pourrait financièrement pas assumer plusieurs enfants. L’enfant unique a donc encore de beaux jours devant lui.

Suite à cette politique de l’enfant unique, qui a causé la disparition de millions de filles par avortements sélectifs ou infanticides, le garçon étant un don de Dieu et une fille une tragédie (mes pauvres parents…), la Chine compte déjà un surplus de 30 à 40 millions d'hommes : on considère qu’un jeune Chinois sur cinq sera incapable de se trouver une épouse d’ici cinq ans. Les conséquences risquent d’être désastreuses.

Communisme ou pas, propagande ou pas, censure ou pas, le Chinois veut consommer. Des centres commerciaux luxueux et gigantesques ont été construits partout : les tentations sont présentes partout. Les pubs mettent en avant les produits de luxe portés par des mannequins soit de type occidental, soit métissés, soit blanchis et débridés par la chirurgie ou par Photoshop. Les Chinoises (et les Chinois aussi mais dans une moindre mesure), se baladent avec leur parapluie pour se protéger du soleil pour ne pas bronzer. Si elles n’ont pas de parapluie ou sont sur leurs 2 roues, elles portent des chaussettes de bras pour se protéger. Ce comportement est loin d’être rare. Ce qui est rare est qu’une Chinoise se promène sans son parapluie ou ses protections !

La berline se pilote noire et imposante, de préférence de marque allemande. Je n’ai jamais vu autant de grosses cylindrées de la marque aux 4 anneaux au km² (ok, au Luxembourg certainement, mais vous voyez la différence de développement économique entre la Chine et le Luxembourg ?). Pendant un vol (on s’emmerde toujours en vol non ?), nous avons lu un article très intéressant du China Daily (mis à disposition gratuitement…) : afin de réduire la pollution dans les grandes villes chinoises, les mairies ont limité le nombre de plaques d’immatriculation disponibles sur le marché. Un système de tirage au sort a été mis en place pour l’affectation des plaques à Pékin et un système d’enchères pour l’achat des plaques à Shanghai. Une plaque s’achète en moyenne 15000€ à Shanghai (avec un record à 90000€). A cela s’ajoute évidemment le prix du carburant, le même qu’en France. La voiture est un luxe en Chine, sa plaque également dans les grandes villes, son carburant aussi dans tout le pays. Pour autant, les embouteillages à Pékin et à Shanghai aux heures de pointe, sont gigantesques.

L’achat de véhicules électriques, non soumis à cette contrainte de plaque, est motivé et financé en partie par le gouvernement. Un autre problème se présente à ses usagers: trouver des bornes de chargement. Des files d’attente de plusieurs heures se forment devant les bornes électriques publiques à Pékin tant il y a pénurie. Nous nous rappelons tous les 2 avoir vu un étage entier de bornes de chargement électriques complètement vide dans le parking de l’aéroport de Guilin : nous savons maintenant que l’aéroport a parié sur l’avenir (un peu trop tôt ?). A Pékin, tous les deux-roues, vélos ou scooters, sont électriques. Les deux-roues thermiques ont été complètement interdits dans la capitale entre 2002 et 2005. Les vélos y ont presque complètement disparus. De quand datent les photos, que nous connaissons tous, d’embouteillages de vélos ou de parking de milliers de vélos à Pékin ?

Enfant, je me souviens de ce questionnement : « et quand la Chine se réveillera ? ». Bah elle commence à être bien réveillée…  Sa croissance à 2 chiffres depuis près de 15 ans (selon la croissance officielle : les chiffres sont-ils réellement fiables ?), vacille depuis quelques années. Ce rythme suffira-t-il à réaliser la promesse du gouvernement faite à la population : un doublement du revenu moyen des Chinois entre 2010 et 2020 ?

Quoiqu’il en soit le Chinois est ambitieux et a les moyens de ses ambitions.

En conclusion : on est morts. Sur ce constat consternant, je vous propose des cours de mandarin collectifs à partir du 1er octobre. Inscriptions par tél sur mon n° de portable perso.

A bon entendeur, 再见 !

A&A

jeudi 18 août 2016

Jeudi 18 août 2016 – Shanghai – 12863 pas

Nous démarrons notre dernier jour chinois par la visite de la Synagogue et du musée des réfugiés juifs de Shanghai. Ils ne sont pas très loin de notre hôtel mais en métro, c’est compliqué. Et puis après nos plus de 30000 pas d’hier, on a la grosse flemme.
Nous arrivons devant le bâtiment assez tôt. Il n’y pas personne quand nous nous présentons pour acheter les billets. Pour une fois, la personne qui tient le guichet parle un peu anglais, ça nous change ! Il nous demande d’où on vient, c’est probablement pour les statistiques du musée. A l’entrée de la synagogue, une dame nous demande de nous chausser de petits chaussons en plastique pour, j’imagine, ne pas abimer les sols. Il n’y a absolument personne quand nous arrivons dans la synagogue. Elle est plutôt grande (les synagogues, qui peuvent être installées dans à peu près n’importe quel endroit, sont fréquemment petites) et très simple, comme souvent, contrairement aux églises qui sont bien habituellement très encombrées, ornementées et dorées. Les 1er et 2ème étages sont réservés au musée, composé essentiellement de témoignages d’anciens juifs essentiellement allemands, autrichiens et polonais, qui avaient quitté l’Europe pendant la 2nde guerre mondiale, évidemment, et qui étaient arrivés à Shanghai en bateau. 18000 juifs sont arrivés en Chine pendant cette période dans des conditions très modestes. Les témoignages sont poignants : certains voyageurs, qui avaient tous l’interdiction de quitter l’Europe avec de l’argent, avaient acheté des places en 1ère classe pour pouvoir les revendre à bord et racheter des places en classe inférieure et récupérer un peu d’argent avant l’arrivée en Chine. Ils témoignent tous de la gentillesse des Chinois et de l’absence totale de sentiments de rejet à leur arrivée à Shanghai. Les nouveaux migrants étaient logés dans un quartier modeste de la ville, aujourd’hui appelé Pudong ! La preuve que Shanghai a très rapidement évolué depuis les années 1940. Tous témoignent également de la mauvaise nourriture (la bouffe chinoise à l’époque devait être sacrément plus exotique pour des Occidentaux que maintenant) et du froid. La vie leur avait été pénible mais s’organisait tant bien que mal dans le ghetto. La plupart des migrants est resté en Chine environ 10 ans. Certains sont partis pour Israël, d’autres pour les Etats-Unis.
Le musée se prolonge dans la cour arrière du bâtiment principal avec davantage de témoignages et quelques objets de leur vie quotidienne. Quelques photos sont également exposées, essentiellement de mariages et de bébés nés en Chine, très émouvants. La vie a continué, il le fallait bien.
Nous décidons ensuite de prendre un taxi vers le quartier de l’ancienne concession française, un des quartiers les plus ravissants de Shanghai. La présence française (pendant près d’un siècle quand même !) mais aussi britannique est encore bien visible à Shanghai. De petites rues étroites et plantées de platanes font le charme de ce quartier très prisé. Notre taxi nous laisse au milieu de la rue Huaihai, anciennement avenue Joffre. Nous nous promenons tranquillement sous les platanes, complètement décalé dans cette ville qui vit à 200km/h. Nous souhaitons rejoindre le musée des affiches de propagande mais plus nous avançons moins le quartier est sympa. Compte tenu de l’heure, nous renonçons au musée et reprenons un taxi pour nous rapprocher du centre de la concession, réputé super trendy. Il nous laisse dans le quartier de Tianzifang, connu pour ses boutiques de déco et de designers. Nous nous baladons au milieu des boutiques de thé, de porcelaine et de céramique que je trouve vraiment très jolis (j’ai envie de tout acheter, comme d’habitude), de gadgets déco, de soie, de vêtements traditionnels revisités, de bars branchés et de resto de cuisines du monde.
Nous allons déjeuner rapidement dans un resto (glauque dans lequel personne de personne ne parle un mot d’anglais… on devrait être habitués mais non…) japonais. Nous trainons encore un peu dans ce quartier avant de prendre le chemin d’un grand boulevard pour tenter d’arrêter un taxi.
Nous dévalisons une enseigne que nous avons déjà vue des tas de fois. Est-ce une nouveauté pour les Chinois ? Nous ne le savons pas mais gros succès pour Miniso, une enseigne japonaise. J’achète des masques en tissu pour le visage (à la japonaise quoi), des masques pour les pieds (avec les chaussettes en plastique pour que la crème pénètre bien…), des masques pour les yeux, une petite brosse pour le visage (y sont trop forts en cosmétique les Japonais : j’exige d’aller vivre à Tokyo !). Arnaud achète des tas de trucs (électroniques lui !) aussi. Tout ne coûte rien ! Je ne sais pas où on va mettre tout ça dans nos bagages… Nous cherchons désespérément une Poste pour y acheter des timbres, sans succès.
Nous retournons à l’hôtel en taxi pour nous préparer pour le vol retour vers Paris. Nous avons le chambre jusqu’à 18h. Nous réorganisons nos bagages en y incluant nos nombreux achats… Nous prenons une douche et nous reposons un peu avant les 12h30 de vol qui sont devant nous… A 18h, nous déposons nos bagages à l’accueil et faisons le check out. Nous avons 2h30 devant nous avant que le chauffeur et Edmond ne nous récupère à l’hôtel.
Nous avons repéré un Starbucks derrière l’hôtel. Il nous permettra de prendre un repas léger (et aseptisé), d’accéder au Wifi et de nous reposer dans la clim. Arnaud ne renonce pas : il veut m’emmener dans un resto local. Comme la carte est entièrement en chinois, il accepte de lâcher l’affaire.
Quand nous arrivons à l’hôtel, Edmond est déjà là à nous attendre. Nous récupérons nos bagages et prenons la route de l’aéroport. Edmond nous accompagne jusqu’aux guichets d’enregistrement. Nous lui confions nos cartes postales ainsi que de l’argent pour acheter des timbres. On verra bien si la mission qu’on lui a confiée a été accomplie (si vous ne recevez pas votre carte postale, je peux vous trouver les coordonnées d’Edmond !)
Nous dépensons (ok, je dépense) nos derniers yuans dans un duty free shop juste avant sa fermeture vers 23h30. Notre vol est à l’heure, nous embarquons pour 12h30 de vol et arriverons à Paris un peu avant 7h du matin.
A très bientôt pour de nouvelles aventures bien différentes : nous passerons un long week-end de septembre à Stockholm !
A&A

mercredi 17 août 2016

Mercredi 17 août 2016 - Shanghai - 30605 pas (record maxi de pas atteint ce jour-là)


Nous quittons l’hôtel pas trop tard pour cette journée qui s’annonce dense. Nous avons moins de 2 jours pour conquérir Shanghai, c’est quelque peu mission impossible mais nous ne nous avouons pas vaincu (tout de suite).

Notre hôtel se situe tout proche du Bund, avenue jalonnée de somptueux édifices de style européen et de banques ou de compagnies coloniales des années 1930 qui n’ont absolument rien du style chinois. Situé dans l'ancienne concession internationale de Shanghai, le Bund se trouve sur la rivière Suzhou face au nouveau quartier financier de Pudong.

Nous traversons le pont qui nous sépare du Bund et qui nous offre déjà une très belle vue sur Pudong. Nous apprécions le bon goût chinois : une sculpture de buis en forme de dauphins attire particulièrement notre attention… Le Bund est très majestueux et particulièrement élégant. On pourrait être à New York ou à Londres. Je suis assez surprise que le régime n’ait pas détruit cette avenue, témoignage du commerce international passé, dans ce port qui accueillait jadis les centres d'affaires de la majorité voire de la totalité des entreprises étrangères présentes en Chine.

Toutefois, à l'arrivée des communistes au pouvoir, en 1949, la quasi-totalité des institutions financières quittent le pays alors que les hôtels et les clubs cessent leurs activités. Les statues coloniales qui parsemaient la promenade sont déboulonnées. Le siège du nouveau gouvernement communiste s’y installe momentanément.

Nous rasons les murs, il fait déjà très chaud. L’avenue n’est finalement pas si longue. Nous profitons de l’absence de foule en nous disant que ça ne durerait pas.

Nous atteignons sous une chaleur écrasante le jardin Yu, considéré comme l'un des jardins chinois les plus somptueux de la région. La foule est déjà malheureusement présente dans le jardin qu’on nous arrivons. Des bassins de carpes, des petits temples tout mignons, des bonzaïs, soit tous les ingrédients du jardin zen s’il n’y avait pas cette foule. Nous y passons finalement assez peu de temps tant il fait chaud et tant le monde nous gâche la visite. Nous finissions par aller boire un thé glacé chez Starbucks, à la recherche d’un endroit climatisé pour se reposer un peu. Nous sommes au cœur de la vieille ville qui a vraiment du charme. En essayant de faire abstraction de la foule ambiante, nous nous promenons longuement dans les ruelles piétonnes. Nous décidons d’aller au marché aux puces, non loin de là. Sur le chemin, nous achetons de jolis petits pots en porcelaine et boules de thé de fleurs de jasmin. Nous tombons par hasard sur le marché aux grillons de la ville, qui, nous apprend le Guide du Routard, peut se vendre à prix d’or si son chant (en fait les grillons ne chantent pas, ils se frottouillent les pattes…) est considéré parfait (selon quels critères ?).  D’autres oiseaux, tortues et insectes s’y vendent aussi. Je finis par en sortir rapidos de peur d’y voir des serpents (si si, je vous jure !).

Nous atteignons finalement le marché aux puces qui se situe dans un bâtiment tout moche. Nous sommes presque seuls quand nous faisons le tour des vitrines. Loin du marché aux puces de Pékin, des stands et des vitrines sont organisés autour de quelques allées perpendiculaires. Quelques jolis objets hors de prix attirent notre attention sans attirer nos Yuans.

Nous tentons de prendre un taxi pour aller au musée de Shanghai (oui un musée, vous êtes étonnés ?) sans qu’aucun ne daigne s’arrêter… Nous sommes loin d’une station de métro, nous décidons d’y aller à pied.

Comme les grandes avenues de Pékin et Moscou se traversent par des souterrains, les grandes avenues de Shanghai se traversent par des ponts au-dessus des avenues. Déjà qu’on marche beaucoup, on se tape aussi pas mal d’escaliers ! Nous décidons de déjeuner dans un resto dans un centre commercial climatisé. Nous choisissons comme d’habitude des tas de plats que nous partageons : des raviolis à la pâte si fine, des brioches fourrées à la viande, des giozas (raviolis japonais grillés, faut croire que les Chinois aiment ça aussi), tout ça accompagné de riz blanc. Les repas ne sont pas très chers. Cette fois-là nous nous en tirons à environ 15€.

Nous reprenons notre trajet vers le musée de Shanghai. Nous traversons la très animée et très chic Nankin Street sur laquelle je reviendrai plus tard, pour atteindre la place du peuple où se trouve le musée (GRATUIT !).

Nous rejoignons la mini file d’attente et nous passons très rapidement la sécurité. Le musée, en forme de vase de bronze antique chinois, inauguré en 1997, est très moderne et organisé autour d’une cour intérieure ronde. Il regroupe des collections précieuses de bronzes, dont certains ont plus de 3000 ans, des céramiques et des porcelaines, dont des Ming et des Qing, des calligraphies, des peintures, des sceaux et des monnaies anciennes et une collection des arts des minorités ethniques.

Nous nous pressons un peu parce que le musée ferme à 17h mais nous prenons quand même le temps d’une pause dans la cafétéria meublée de jolies pièces traditionnelles. Nous passons également du temps dans la boutique du musée, véritable caverne d’Ali Baba. J’achète une poupée chinoise toute mignonne pour tenir compagnie à ma collection de poupées russes.

Avant d’atteindre la Nankin Street, nous passons devant l’Opéra de Shanghai à l’architecture originale. La partie basse de l’opéra symbolise la terre et la forme de sa coupole symbolise le ciel. Dans les croyances chinoises anciennes, la terre était carrée et le ciel était rond.

Nous arrivons enfin rue Nankin, la rue commerçante et super touristique de Shanghai. Toutes les marques occidentales sont là. Des Starbucks, McDo et KFC sont présents tous les 100m. C’en est réellement ridicule. Comme la nuit commence à tomber, les panneaux publicitaires s’illuminent : j’ai une impression de Times Square en plein Shanghai !

Nous ne résistons pas à l’appel du shopping : des centres commerciaux plus modernes les uns que les autres se succèdent sur l’avenue. Nous souhaitons également dîner rapidement, nous sommes vannés (cf le nombre de pas effectués dans la journée ci-dessus…). Nous entrons dans un des centres commercial clinquant et gigantesque. Les Chanel, Dior, Estée Lauder, La Prairie se côtoient dans un environnement qui regroupe tous les codes du luxe. Entre le resto français qui propose des huitres Gillardeau (elles ont pris l’avion : non mais l’impact carbone bordel !), le resto japonais qui propose des soupes brulantes et le resto thaï assurément trop épicé pour nous, nous finissons par passer notre chemin. Après être passés devant la boutique M&M’s (on est décidément à Times Square !), nous arrivons enfin au resto sélectionné dans le Lonely Planet. J’en ai plein les pattes comme rarement: je peste, je ne me sens pas très bien, je suis d’une humeur de chien. Là on est dans le plus authentique. Il y a de l’attente mais nous sommes finalement très vite placés à table. Le menu est long comme le bras, nous parcourons longuement les nombreuses pages illustrées (et heureusement !) de la carte. On nous propose une soupe de tortue (avec la carapace hein !), des pattes de poulet, un ragoût de langues de canard, des soupes de tripes (classique dans la cuisine asiatique) : on est là on y reste ! Je choisis courageusement un plat végétarien d’aubergines confites et du riz, Arnaud prend un plat de porc sucré-salé et du riz aussi. Nous nous essayons à un plat de lotus fourrés au riz et arrosés d’une sauce sucrée : ça colle aux dents et la texture est décidément bizarre. On connait cette saveur mais c’est quoi ? Nous nous apercevons que des tas de tables voisines partagent ce même plat : on est tendance ! Arnaud a envie d’un dessert mais souhaite une glace. On devrait en trouver une sur le chemin du retour. Nous sommes tout proches du Bund, nous allons pouvoir voir Pudong de nuit. Une foule dense se balade comme nous sur une promenade surélevée parallèle au Bund. De là, on a une vue exceptionnelle sur Pudong : un vrai spectacle avec des animations lumineuses sur les buildings s’offre à tous les promeneurs nocturnes. Nous passons notre temps à prendre des photos du panorama animé. Nous rentrons enfin à l’hôtel après plus de 30000 pas. Je veux rester au lit tout le reste de ma vie !

A&A





mardi 16 août 2016

Mardi 16 août 2016 – Yangshuo – 1945 pas (record mini de pas atteint ce jour-là)


Nihao,

Après négociation serrée avec Arnaud pendant plusieurs jours, nous décidons (enfin… je décide…) de faire de cette journée libre à Yangshuo une journée de repos complet (d’où le nombre de pas anormalement bas !).

Nous nous levons 30 min avant la fin du petit-déj que nous prenons au bord de la rivière. Il fait déjà très chaud et je suis bien contente d’avoir une journée de repos devant moi. J’ai prévu d’écrire des cartes postales, d’écrire nos aventures et de commencer à les publier sur le blog. Le VPN fait des siennes, le réseau aussi alors que je n’ai pas encore publié depuis le début du séjour.  

Entre des écrits, des douches, une sieste, des douches et des écrits, nous passons la journée à ne pas faire grand-chose et à regarder la vie qui passe. Des centaines de bamboo boats (petites embarcations  à 2 places faites de bambous et piloté par un super marin avec une perche de bambou elle aussi) passent devant nos yeux amusés : c’est l’embouteillage sur la rivière, censée être une balade au calme. A l’origine, j’avais prévu d’en faire une balade nous aussi mais je ne regrette pas de ne pas avoir renoncé à ma chaise longue.

Comme nous devons rendre la chambre vers 14h et que notre chauffeur  viendra nous chercher vers 17h30 pour aller à l’aéroport de Guilin, nous déjeunons tardivement et tranquillement. Notre chauffeur nous rejoint au bord de la rivière vers 17h10. Nous terminons les petites choses que nous étions en train de faire, nous payons nos factures à la réception et nous prenons la route vers l’aéroport de Guilin, à 1h de route, c’est Laura, qui ne peut pas être là aujourd’hui, qui nous l’a dit.

Nous empruntons l’autoroute… en cours de construction. Nous roulons successivement sur une route neuve et sur des tronçons complètement défoncés en cours de construction. La montre tourne et au bout de 1h30, nous ne voyons toujours pas de panneau pour l’aéroport. Comme nous savons que la sécurité à l’aéroport est très sérieuse et que nous y passons toujours beaucoup de temps, il aurait été judicieux d’arriver à l’aéroport au moins 2h avant notre vol. Nous nous rappelons également que Laura nous avait montré des photos sur ton IPhone dernière génération de files d’attente impressionnantes à l’aéroport de Guilin justement. La région devient de plus en plus touristique, elle avait voulu nous le prouver par l’image.

Après près de 2h de route, nous voyons enfin un panneau pour l’aéroport. Je montre ma montre au chauffeur qui me fait des gestes rassurants. Nous ne sommes pas rassurés pour autant : l’heure tourne et nous ne voyons toujours pas d’aéroport à l’horizon. Après plus de 2h de route, nous voyons enfin l’aéroport. Il nous reste moins d’1h30 pour faire l’enregistrement des bagages et passer la sécurité. Nous n’aurons pas le temps de dîner mais on s’en fout. Elle nous dépose enfin devant l’aéroport avec nos bagages. Nous sommes furieux. Nous pensons qu’elle n’a pas suivi l’itinéraire prévu (pour éviter un itinéraire payant ?), Laura nous avait dit que la route serait rapide parce que constituée d’autoroute uniquement. Elle nous fait un geste pour nous demander de l’argent (il est d’usage, mais pas d’obligation, de laisser un pourboire au chauffeur, ce que nous faisons d’habitude avec plaisir, mais là, elle n’aura absolument rien) ce qui nous rend encore plus furieux.

Nous déboulons dans l’unique terminal comme des bombes. L’enregistrement se fera heureusement rapidement (ce n’est pas le cas d’habitude) et nous patientons 45 min pour la sécurité. Nous arriverons à l’heure à notre porte d’embarquement mais il en fallait de peu.

Notre vol de 2h20 se passe tranquillement. Nous arrivons à Shanghai à 23h30 comme prévu. Edmond nous attend avec son petit panneau à nos noms et sa casquette au couleur de drapeau français. Il parle un français remarquable mais est aussi chaleureux qu’un iceberg. C’est ça de se plaindre à son agence parisienne qui recascadera l’info à l’agence locale et à ses correspondants qui nous prendront en charge...

Nous arrivons à Shanghai assez rapidement grâce à une circulation très fluide. Nous roulons sur le Bund et apercevons Pudong de nuit. Nous arrivons à notre hôtel qui se situe au bout du Bund, de l’autre côté du pont. Il est parfaitement situé et élégamment vintage de chez vintage (ringard en fait…). Le Astor House est l’hôtel le plus ancien de Shanghai.  Les propriétaires l’ont voulu dans son jus et ils ont réussi… L’accueil de l’hôtel en anglais est très moyen. Dire qu’on est dans la capitale économique de la Chine…

Notre chambre est spacieuse et confortable. Nous avons l’impression d’être en Russie soviétique. Nous sommes en fait dans la Chine communiste…

Nous nous couchons tard pour notre avant-dernière nuit chinoise.

A&A

lundi 15 août 2016

Lundi 15 août 2016 - Guilin et Yangshuo – 9289 pas


Nihao,
Nous avons rendez-vous à l’accueil de notre hôtel avec tous nos bagages pour le départ de notre croisière. Comme nous sommes à l’heure et que l’heure du rendez-vous approche, je me demande si notre guide ne nous attend pas à l’hôtel d’hier soir. Elle aurait dû nous accueillir lors de notre arrivée de la veille mais elle était malade donc c’est son chef qui s’est coltiné les 2 couillons français. Bravo le chef qui s’est trompé d’hôtel…
Laura arrive finalement en trombe dans le hall de l’hôtel. Elle est montée sur ressorts. Elle a environ 25 ans, parle français comme une vache espagnol mais a un accent très compréhensible. L’accent, c’est souvent ça qui fait qu’on n’y comprend rien… Nous voilà donc en route avec notre chauffeur (femme) de la veille. Elle a du mal avec le minibus 8 places qui lui a été confié. Elle ne doit pas savoir qu’il y a une 1ère vitesse et nous ne cessons d’être au bord de caller tout le temps. Le sous-régime doit leur être imposé pour éviter une consommation excessive de carburant mais est-ce que quelqu’un leur a expliqué que c’est plutôt mauvais pour la mécanique et qu’au final, à être en sous-régime tout le temps, ce n’est pas si économique ?
Bref, nous voilà à l’embarcadère à Guilin pour une croisière de 4h au milieu des pitons karstiques (et non crastiques…) le long de la rivière Li. Cette pause pour nos pieds d’une demi-journée est la bienvenue… nous sommes épuisés. L’embarcadère n’en a que le nom et nous sommes des centaines de touristes à tenter d’atteindre son bateau pour la croisière féérique. C’est que là non plus nous ne sommes pas seuls… Nous arrivons finalement sur notre bateau d’une 100aine de passagers, notre guide nous installe sur le pont supérieur, plus cosy que le pont inférieur et qui offre un pont extérieur, bien pratique pour admirer le paysage. Nous sommes au milieu d’un groupe d’Espagnols bruyants (pourquoi les groupes sont-ils toujours si bruyants, comme s’ils étaient seuls au monde ?) et face à Raimonda qui fera la gueule toute la croisière et Raimondo moins mal aimable mais pas causant pour autant… Nous arrivons avec un sympathique « Hello » qui restera sans réponse. Et dire que le voyage est censé nous ouvrir aux autres… La théorie d’Arnaud est qu’elle a la chiasse, la mienne est qu’elle est chiasseuse…
Nous passerons la plupart de notre temps sur le petit pont avant peuplé d’Espagnols bruyants qui finiront par lui préférer le pont supérieur, ce qui nous a bien rendu service. Laura nous explique que cette colline est appelé celle aux 9 chevaux, que celle-là est appelée celle de la pomme. On se moque un peu, elle nous comprend et se marre en nous expliquant qu’il faut en effet avoir une grande imagination, dont sont dotée tous les Chinois !
Nous faisons la connaissance d’une voyageuse solitaire, Birgit, Canadienne mais d’origine allemande (on s’en serait doutés avec ce prénom…) enseignante d’anglais et d’espagnol, de français aussi à des petits, à Toronto. Elle est en Chine depuis des semaines. Elle a enseigné de la pédagogie à des Chinois pendant 3 semaines et profite de cette expérience professionnelle pour visiter les alentours. Elle est très sympa et très souriante, sa guide un peu moins. Nous passons notre temps à bavarder tous les 4 (Birgit, Arnaud, Laura et moi), à s’extasier devant le paysage qui se déroule sous nos yeux et à prendre des centaines de photos. Le paysage est en effet féérique, et je dois dire, encore plus joli que dans la baie d’Halong. La baie d’Halong se situe dans la mer de Chine, les pitons sont dispersés dans la mer. Ici, les pitons sont en fait des collines toutes vertes, à perte de vue le long de la rivière Li. Des cascades sont visibles ainsi que la vie au bord de la rivière : des enfants qui se baignent avec les buffles, des travailleurs dans les champs, des vendeurs itinérants sur leur bateau de bambou.
Nous profitons de ce calme et aussi de la température qui a bien chutée. Après plus de 3h de croisière, une légère pluie tiède passe nous rafraîchir un peu : on est au top !
Nous quittons le bateau et Birgit à Yangshuo, petit village perdu au milieu de la montagne au bord de la rivière. Nous traversons ce bourg jadis assurément authentique mais maintenant complètement adapté à ses hordes de touristes : restaurants, bars, magasins de souvenirs. Malgré cela, le village est plutôt charmant, au milieu des collines karstiques.
Laura nous emmène ensuite dans la montagne au milieu de petites villages et de rizières. Ces paysages nous rappellent beaucoup ceux du Nord du Vietnam. Comme le Vietnam a été en partie chinois, ce n’est pas très surprenant. Nous nous baladons un peu, à la grande surprise des villageois qui nous regardent amusés. Nous représentons une attraction et nous en avons maintenant bizarrement l’habitude.
Nous finissons par rejoindre notre hôtel où nous passerons une seule nuit. Laura nous dit que c’est le plus joli hôtel de la région : tant mieux !
L’hôtel n’est pas à Yangshuo mais dans la campagne environnante. Après nos passages dans des villes de millions d’habitants, ça va être pas mal ! Il est au bord de la rivière du Dragon, un affluent (ou confluant, je ne sais pas bien, ni même la différence…) de la rivière Li, au milieu des collines karstiques. Les tables du restaurant sont dispersées au bord de la rivière. Je me dis immédiatement que j’y serais parfaitement bien installée pour écrire.
Nous nous installons dans la chambre avec vue sur la rivière et la nature.
Dès notre arrivée à Guilin la veille, nous avions demandé à notre guide (le chef de Laura donc), s’il pouvait nous trouver des places pour le spectacle qui se donne sur la rivière Li tous les soirs après la tombée de la nuit. Meng, ma collègue, m’en avait parlé et il ne fallait pas le manquer. Nos guides papier en parlent également et les commentaires sur le spectacle « Impression », qui a été mis en scène par le célèbre cinéaste chinois Zhang Yimou (Epouses et Concubines : Lion d'argent en 1991 au Festival de Venise) sont excellents. Celui-ci a également mis en scène la cérémonie d'ouverture des JO de Pékin en 2008. Les différents tableaux de cette grande fresque musicale mettent très bien en valeur, par des jeux de lumières, le cadre splendide des montagnes karstiques. Les minorités locales y sont également mises en avant, avec des chants traditionnels et des chorégraphies originales. 600 figurants composent ce spectacle déjà vu par des millions de spectateurs. Laura prend le relai pour nous trouver des places, de 4 catégories différentes. Elle nous propose des places sur le devant des gradins, les moins bonnes parce qu’elles manquent de recul et des places VIP, dans de vrais fauteuils (parce que les autres sont dans de faux fauteuils ??) avec boissons incluses à volonté et sous abri. Moi je veux voir le spectacle, pour le confort, je m’en fous. Arnaud tranche et me dit que s’il pleut, on sera bien contents d’être au sec. Après un dîner léger et rapide au bord de la rivière (que c’est reposant !), nous voilà en route vers le spectacle « Sanjie Liu », « Impression » donc. Une foule dense est déjà devant le site (et non la salle, la nature étant au centre du spectacle) quand nous arrivons. Laura récupère nos billets rapidement et nous passons la sécurité. On nous distribue des capes de pluie (alors qu’il fait un temps super dégagé) et on nous installe à nos places VIP, tout en haut des gradins, dans de vrais fauteuils en osier en effet (les autres sièges étant des coques en plastique, comme souvent lors de spectacle) et une serveuse vient nous demander ce que l’on désire boire. Des jumelles ainsi que des bonbons sur disponibles sur la table vêtue d’une nappe. On n’est pas mal… d’autant plus qu’il pleuvra des trombes d’eau pendant presque toute la durée du spectacle. Merci qui ? Merci Arnaud ! Le spectacle est en effet spectaculaire, au milieu des montagnes éclairées de lumières successivement blanches, rouges, vertes et bleues. Les plateaux se succèdent comme dans un poème : une chanteuse mélancolique, des pécheurs aux cormorans, des danseuses aux costumes scintillants. Nous sommes subjugués et apprécions pleinement le paysage et la qualité du spectacle, un peu court tout de même. Nous retournons à notre hôtel des étoiles plein les yeux pour une bonne nuit de sommeil.
A&A

dimanche 14 août 2016

Dimanche 14 août - Xi’an – 13438 pas

Nihao,
Nous ne nous levons pas trop tard pour n’être pas trop tard sur le site de l’armée de guerriers de terre cuite (Mausolée du premier empereur Qin) à environ 1h de route de Xi’an.
Une foule est déjà sur place quand nous arrivons à l’entrée du site. Lina, notre guide du jour et qui parle français mieux que nous, connait très bien le site : elle sait quelle caisse est la plus rapide, quelle file d’attente est la moins lente et par quelle fosse il faut démarrer les visites. Il fait déjà vraiment très chaud quand nous accédons au petit musée du site. 2 chariots en bronze y sont exposés ainsi que des explications sur les conditions de découvertes de l’armée enterrée il y a maintenant 40 ans. Il y a tellement la foule que nous passons rapidement en profitant quand même quelques instants de la climatisation qui ne va pas tarder à nous manquer grandement.
Sous un soleil de plomb, nous atteignons la fosse n°2, ni la plus grande (la fosse n°1) ni la plus petite (la fosse n°3). Elle contient 1400 sujets (guerriers et chevaux) mais tous ne sont pas encore sortis de terre. Le gouvernement a décidé de prendre son temps et d’attendre des techniques meilleures pour éviter d’endommager les précieuses statues. La fosse est immense et certains personnages sont déjà bien visibles dans les petites fosses en bonne partie mises à jour. Pour sûr, il y a encore des 10aines d’années de fouilles à organiser dans cette seule fosse.
La fosse n°3 est la plus petite mais certains guerriers sont bien debout et presque entièrement reconstitués. Notre guide nous apprend que toutes les armes, qui devaient être en métal, ont été pillées lors de la découverte de la fosse. C’est aussi pour ça que le gouvernement prend son temps dans les fouilles du site.
La fosse n°1, la plus grande, est réellement waouh ! Il y a du monde mais c’est gérable. Ce qui l’est moins ce sont les quelques 40°C sous le toit de cette immense fosse. Des rangées entières de guerriers se tiennent debout devant nous, entièrement reconstitués : c’est réellement impressionnant et assez émouvant. Nous passons pas mal de temps à photographier et à profiter des différentes vues sur la fosse.
La visite nous prend 2 bonnes heures très enrichissantes mais réellement éreintantes.
Nous reprenons la route vers le site du tombeau de Han Yangling, méconnu alors que le site est réellement dingue. Nous sommes presque seuls dans la pénombre de ce musée récent qui compte un nombre impressionnant de petites statues toute mignonnes et toutes sans bras. Les bras étaient en bois et sont tombés en poussière ainsi que les peintures et les vêtements qui habillaient ses petites poupées, qui à l’inverse de l’armée de guerriers de terre cuite, ne sont pas des soldats mais des personnages de la vie quotidienne. On peut y voir également les animaux de la basse-cour et des jarres qui contenaient du thé ou des céréales.
Après cette visite réellement surprenant puisque nous ne nous attendions à rien de tel, nous prenons la route de l’aéroport vers Guilin, la campagne du Sud.
Notre vol est à 18h40, nous avons le temps de dîner d’une soupe de nouille avant un petit vol de 2h. Nous nous apercevons rapidement que nous sommes dans le vol des gringos, comme j’ai pris l’habitude d’appeler les étrangers. Nous sommes au milieu d’un groupe de voyageurs italiens aussi discrets que les Chinois… 2h de vol, ça promet…
Nous arrivons à l’hôtel à Guilin à la nuit tombée. Notre correspondant, Edmond (très chinois également comme prénom…), nous accueille avec sa fiche avec nos 2 noms. Il nous apprend que la ville de Guilin a entrepris d’énormes travaux, agrandi les avenues et refait tous les ponts, en s’inspirant grandement des grands ponts du monde entier. Guilin a donc son Golden Gate Bridge, son pont des soupirs et son pont Alexandre III… On a hâte de voir ça demain…
La Maison de la Chine nous fait d’habitude une sélection d’hôtels de charme mais là, nous arrivons dans un hôtel un peu vintage et un peu à la soviet. J’ai l’impression qu’être à l’hôtel Kaluga 21 russe… La réceptionniste ne trouve pas notre réservation ni nos billets pour la croisière du lendemain. Après de longues minutes et alors que je suis en train de regarder dans nos réservations d’hôtels le nom de l’hôtel de cette nuit, Edmond nous annonce que nous ne sommes pas dans le bon hôtel. Entre soulagement et épuisement, il nous trouve un taxi qui n’est pas capable de nous charger tous les 3 avec nos nombreux bagages. Nous prenons donc un 1er taxi, lui en prendra un 2nd. 3 carrefours plus loin, nous voyons une moto avec 2 occupants qui arrive à notre niveau : c’est Edmond avec un illustre inconnu qui suit notre taxi… Enfin arrivés dans notre hôtel, le bon… très joliment décoré celui-ci, nous pouvons enfin prendre une douche et nous coucher pour une bonne nuit bien méritée.
A&A

samedi 13 août 2016

Samedi 13 août - Xi’an – 14564 pas


Nihao,
Coucher tard, levée pas si tôt… Nous avons eu très chaud cette nuit, la clim fonctionne mal. S’il fait si chaud avec la clim, même si elle marche mal, c’est qu’il doit faire une chaleur épouvantable dehors. Nous allons prendre le petit-déj dans la grande salle du restaurant aux allures communistes. Le choix, pour la première fois, est immense et nous en profitons. Ici aussi il fait une douce chaleur… Ca promet…
Dès que nous sortons de l’hôtel, la chaleur nous écrase. Xi’an compte 2 lignes de métro super modernes, la 3ème en cours mais nous décidons de nous déplacer en taxi, qui ici, sont encore moins chers qu’à Pékin. Pourquoi s’embêter ?
Nous prenons donc un taxi vers le musée provincial de Xi’an – le musée de l’histoire de Shaanxi (Shaanxi était la région de Xi’an)- réputé pour être l’un des plus grands musées de Chine. Nous traversons la ville en taxi, notre hôtel étant dans les remparts et le musée hors des remparts. La ville est très moderne, des centres commerciaux partout, encore et encore des enseignes de resto super internationaux (KFC, Mc Do, …). Il faut dire que la ville, qui a plus de 3000 ans, a été la capitale chinoise et compte aujourd’hui plus de 6 millions d’habitants.
Il y a une file d’attente impressionnante, en fait 2, quand nous arrivons devant le musée. Nous avions lu dans le Lonely Planet que 4000 billets gratuits sont distribués chaque jour, dès l’ouverture du musée à 8h30 puis à nouveau à 13h30. Il est presque 10h quand nous arrivons : pas possible d’attendre 13h30 pour avoir des billets gratuits, il fait déjà près de 40°C et les files d’attente sont en plein soleil… Un Chinois nous propose des billets sous le manteau que nous refusons.
Nous tentons donc de trouver la file d’attente pour les billets payants, que nous ne trouvons pas. Les billets sous le manteau se rappellent à nous. Nous cherchons le malin qui nous propose des billets hors de prix, Arnaud négocie, nous trouvons un deal. Nous le suivons jusqu’à l’entrée du musée où nous passons la sécurité et le check des billets : tout est ok. Nous payons le malin qui disparait plus vite que son ombre. Nous avons dépensé un peu plus que le prix du billet légal mais nous nous épargnons plusieurs heures d’attente en plein soleil sous 40°C.
Il y a déjà beaucoup de monde – comme toujours – quand nous atteignons le 1er hall d’expo, dédié au site où l’armée des soldats de terre cuite a été trouvée, site situé à 1h de route de Xi’an.
Nous pouvons voir quelques guerriers de très près et ils sont effectivement superbes. Ils mesurent entre 1,80 et 2m, ce qui est bien plus que la taille moyenne des Chinois, encore plus de cette époque. Les 1ères statues ont été découvertes en 1974 par des paysans qui creusaient un puit, sous 2 m de terre à peine. L’armée date de 210 ans avant JC… Les paysans ont cultivé cette terre pendant plus de 2000 ans sans savoir qu’ils étaient juste au-dessus d’un trésor archéologique…
Le reste du musée est intéressant également mais il y a beaucoup de monde, comme toujours… Nous passons assez rapidement sur les céramiques, les bronzes, un temple de Bouddha.
Sortis du musée, nous reprenons un taxi vers la Pagode de l’Oie Sauvage, dans les remparts. Nous arrivons assez rapidement, toujours sous plus de 40°C. Nous voyons déjà du taxi que la pagode est entièrement recouverte d’échafaudages en bambous… Bon bon… Le jardin est très beau mais il fait tellement chaud que nous cherchons l’ombre en rasant les murs. Là encore, des temples dorés, des Bouddhas, des offrandes et des touristes chinois. La pagode a 6 étages, nous décidons d’en faire l’ascension, il y a certainement des choses intéressantes à voir là-haut. Plus nous montons plus les escaliers sont étroits et plus nous avons chaud sous les plus de 40°C à l’ombre… Nous faisons des pauses fréquentes en suant et en soufflant, tous comme les autres nombreux touristes bien décidés à aller voir ce qu’il se passe au dernier étage. Arrivés au dernier étage, mis à part des vues à moitié tronquées par les échafaudages, il n’y a rien à voir… Nous pestons en nous disant que nous sommes un peu inconscients d’avoir fait des ascensions de 7 étages sous 40°C pour ne finalement rien voir. Nous redescendons tous suants la pagode en pestant toujours et en nous disant que nous allions boire un verre chez KFC, que nous avions repéré en arrivant, non pas pour son poulet mais pour sa clim. Nous faisons la queue très longtemps (les Chinois ne sont ni speed ni efficaces ni productifs !) pour nous faire savoir qu’il n’y a pas de Coca Light. Nous choisissons des boissons bizarres non connues que nous apprécions dans cet environnement frais.
Nous reprenons un taxi vers le quartier musulman, le quartier le plus connu et le plus animé de la ville, qui compte une Mosquée exceptionnelle. Nous abandonnons définitivement l’idée de prendre le métro : il fait trop chaud pour marcher jusqu’à la station et à nouveau jusqu’au lieu où nous voulons nous rendre. Le taxi nous laisse devant le temple du tambour, tout à côté du quartier musulman. Chaque pas est un effort sous ce soleil de plomb. Nous avons soif en permanence et nous transpirons à grosses gouttes… Y aurait-il un lien de cause à effet ?
Nous atteignons rapidement le quartier musulman dans une zone piétonne aux multiples rues étroites et animées. Nous entrons dans le zouk où nous commençons un shopping effréné : des vêtements traditionnels, d’autres moins, des sacs, portefeuilles, ceintures et autres accessoires de toute marque de luxe très mal imités. Nous passons pas mal de temps dans cette caverne d’Ali Baba aux 1000 trouvailles. Nous en sortons pour entrer dans les rues piétonnes qui proposent des tas de street food, à nouveau les calamars frits sur bâton mais nouveauté : les crabes frits sur bâton également… Des bouchers découpent les carcasses de je ne sais quel animal (agneau ? mouton ?) directement sur la rue quand d’autres commercants proposent des cigarettes à l’unité roulées à la main. Nous suivons les panneaux qui doivent nous amener à la mosquée sans jamais trouver la mosquée. Nous marchons pendant un long moment, sans jamais quitter le quartier musulman mais à priori, en nous écartant de la mosquée que nous ne trouverons finalement jamais…
Complètement épuisés, nous finissons par retrouver la grande avenue sur laquelle le taxi nous avait laissé quelques heures avant. Nous retournons vers l’hôtel complètement éreintés, pour quelques heures de repos avant le dîner. Finalement, les heures passant, nous décidons d’aller dîner directement, sans passer par l’hôtel. Arnaud avait repéré un resto à fondues chinoises non loin de l’hôtel, au 6ème étage d’un centre commercial glauque. Au moins on est dans le typique ! Nous n’inaugurons pas la fondu chinoise puisqu’un collègue d’Arnaud, Français mais d’origine chinoise, marié à une Chinoise, nous avons emmené dans ce type de resto à Paris il y a quelques semaines. Le concept est identique : on choisit son bouillon - épicé ou non, à la tomate, aux champignons, aux fruits de mer, … - puis ses ingrédients – poisson, tripes, crevettes, viande rouge, légumes (maïs, différents types de champignons, tomates,…) herbes, pâtes … puis on trempe nous-mêmes tout ça dans le bouillon bouillant. Nous choisissons avec un IPad et surtout grâce à des photos 2 bouillons différents non épicés, d’où un choix plus restreint, l’un à la tomate, l’autre on ne sait pas trop quoi mais qui est quoiqu’il en soit, pas épicé, de la viande rouge, du maïs, des champignons, des asperges et des pâtes et rapidement, nous faisons trempette avec nos baguettes. Un buffet est à dispo pour les sauces : une fois la viande cuite dans le bouillon, nous la trempons dans un mélange de sauce, sésame mélangé à de la ciboulette et à des arachides pour moi. Les ingrédients arrivent tous très rapidement et nous n’attendons plus que les pâtes.
Il y a un brouhaha impressionnant dans la grande salle à manger. A l’entrée, nous avons pu voir que des salles à manger privées sont également disponibles pour les grands groupes qui souhaitent davantage d’intimité. Dès le début du repas, nous voyons 2 jeunes hommes arriver à une table, puis à d’autres, avec un haut-parleur qui diffuse une musique endiablée et très forte. Déjà que l’endroit n’était pas très calme… Tous 2 se mettent à faire une chorégraphie sur la musique et nous nous apercevons assez rapidement qu’ils tiennent en main une pâte qu’ils étirent en suivant les mouvements de la musique : ce sont les pâtes que nous avons commandés nous aussi ! Après les avoir étirées suffisamment, ils mettent les pâtes dans le bouillon. Arnaud est mort de rire, moi je suis consternée à l’idée de ce spectacle juste devant mes yeux. Le moment tant redouté (par moi, Arnaud est super enthousiaste !) arrive : les 2 gars se plantent devant nous avec leur haut-parleur à la musique assourdissante et commencent leur show dev      ant mes yeux honteux et ceux d’Arnaud absolument ravi. Arnaud filme évidemment la scène avec son IPhone, scène pendant laquelle j’ai réellement envie de me cacher sous la table pendant qu’Arnaud se bidonne en tenant son Smartphone. Nous avons la chance de voir le spectacle à notre table plusieurs fois parce que l’un des gars casse le bandeau de pâtes 2 fois lors du show, pâte qui tombe parterre et qu’il est obligé de recommencer sous mes yeux consternés. Il finit par plonger les pâtes star dans notre bouillon à la tomate : je suis soulagée, Arnaud ravi !
L’un des bouillons, celui pas à la tomate, à un goût quand même assez bizarre. Comme nous perdons régulièrement nos morceaux de viande dans le bouillon, comme toujours lors d’une fondue (c’est le jeu non ?), je cherche au fond du bouillon la viande égarée. J’en ressors une louche pleine de crevettes, moules et autres fruits de mer bouillis et marinant dans notre bouillon dans lequel nous avons plongé la viande… Beurk… tu m’étonnes que ce bouillon avait un goût bizarre…
Nous rentrons rapidement à l’hôtel qui se situe tout à côté du resto. J’ai mal au ventre, Arnaud aussi… Conclusion d’une expérience culinaire, nous sommes malades tous les 2 en arrivant à notre chambre (pas avant, nous sommes plutôt chanceux)… qui est toujours très chaude, malgré nos demandes d’intervention à l’accueil ce matin. Nous passerons une nuit à transpirer sur notre lit, pas la meilleure nuit de notre vie alors que nous sommes épuisés. Alors le groupe Accor ? (Arnaud est membre Gold donc quand même assez VIP, on va aller se plaindre).
A&A