samedi 6 avril 2013

Seychelles - Avril 2013

Salut les zamis! 

Nous décidons de prendre une petite semaine de congés en avril. Ça ne nous arrive pas si souvent, quoique… Nous réfléchissons chacun de notre côté sur la destination. Arnaud a envie d’Etats-Unis, comme toujours. Moi j’ai envie de repos, de calme, de silence, de ne rien faire. Pas de visite donc mais du farniente ! Je pense îles, mer chaude, plages splendides, palmiers, soleil mais pas trop et sans la foule. Pas les Caraïbes : on devient très sélectif !! La Polynésie Française, pour une semaine, c’est trop loin. Les Maldives : Arnaud va vraiment trop s’emmerder sur une île-hôtel et ça va l’angoisser. Madagascar, trop instable politiquement en ce moment. J’ai envie d’aller aux Seychelles !! Les Seychelles : ses plages sublimes, son calme grâce à sa politique de quotas de touristes, son côté sauvage et son exclusivité. Qu’on se le dise, nous allons être entourés de couples en lune de miel, il va falloir l’accepter. Ça ne commence pas super super: pas de vols directs, il va falloir passer par les Emirats ou par le Qatar. C’est aussi ça d’être exclusif… Et comme il y a des dizaines d’îles qui composent les Seychelles, il va falloir aussi faire un choix : plusieurs îles donc plusieurs hôtels donc déménager plusieurs fois ou pas ? Les trois îles principales sont Mahé, la plus grande mais pas la plus belle car peu de plages avec les blocs de granits caractéristiques des Seychelles ; Praslin, l’île moyenne, avec beaucoup d’hôtels mais des plages splendides ; La Digue, toute petite, peu d’hôtels mais certainement trop petite pour Arnaud qui ne va pas pouvoir s’empêcher de gigoter. Il y a aussi des îles comme North ou Silhouette, hyper luxueuses à 2000€/nuit/personne. Comme nous n’avons ni coché ni gratté, nous y renonçons (ce n’est pas non plus ça que nous venons rechercher aux Seychelles) !

Après une étude très précise, conseils pris sur internet et auprès d’agences de voyages, et indécisions stressantes, mon choix va vers Praslin et ses plages les plus belles du monde. Je vois sur la carte du Guide du Routard (oui, encore lui…) que les hôtels sur l’île sont nombreux. Je veux impérativement éviter les plages des hôtels les unes à côté des autres qu’on peut différencier uniquement grâce à la couleur de leurs parasols comme sur certaines plages (ok, pas toutes, je sais je sais !) de la République Dominicaine. J’ai envie de repos dans un environnement calme et discret. Notre agence de voyages me rassure mais puis-je la croire : l’ambiance aux Seychelles est très différente de celle des Caraïbes. Le pays limite le nombre de visiteurs donc il n’y a ni foule ni hôtels entassés. Les hôtels sont bien souvent de petits boutique-hôtels ou des maisons d’hôtes avec quelques chambres seulement. Les plages ont été préservées et les constructions sont très réglementées.

Nous réservons donc une semaine à Praslin dans un hôtel plutôt grand situé sur l’une des plus belles plages des Seychelles et du monde.

Pour les vols, il ne faut pas être pressés. Les vols directs n’existent pas donc ce sera : Paris-Dubaï puis Dubaï-Mahé (l’île principale des Seychelles) et enfin Mahé-Praslin. Le dernier vol de 30min se fait avec un petit coucou pas des plus rassurants… mais avec une superbe vue sur les îles.

Comme l’île de Praslin est petite, nous arrivons très rapidement à notre hôtel qui est constitué de petites maisons à étage dispersées dans un jardin tropical. Les maisons sont composées de 4 chambres de taille identique (deux chambres sur la partie gauche en haut et en bas, deux sur la partie droite en haut et en bas), toutes avec vue sur l’océan indien. Nous sommes en effet bien loin des hôtels à tourisme de masse de certaines destinations des Caraïbes que nous avons pu voir.
La chambre est spacieuse, ouverte sur la terrasse, le jardin et l’océan grâce à une immense porte vitrée coulissante. Derrière la tête de lit, à droite, un dressing (pour nos 2 x 23kg de bagages) et à gauche, la salle de bain en marbre. Bah oui, les bagages… Nous avons amené nos combi de plongée, nos masques et tubas de snorkeling, nos chaussures de rochers, 100 litres de crème solaire indice 3000, toute la pharmacie, tous mes maillots de bain avec paréo assortis. C’est qu’on est aux Seychelles, c’est chic !

La plage est absolument sublime. Anse Volvert offre une vue splendide sur deux îles très proches dont l’îlot St Pierre, si caractéristique des paysages des Seychelles. Nous nous apercevons que de nos chaises longues (à 25 m de notre chambre), nous avons exactement la même vue que sur la première page de couverture du Guide du Routard. On est dans la carte postale !!

Comme la plage devant l’hôtel se termine à gauche par des rochers, il y a très peu de passage. Les scooters de mer et autres hors-bords rapides et bruyants sont strictement interdits à proximité des côtes. C’est réellement un havre de paix en pleine nature. Les seules distractions sont la plongée et les visites des autres îles. Comme Arnaud n’arrive pas à rester sur place…, nous allons plonger avec l’école de plongée à 10 m de nos chaises longues, réputée comme très sérieuse. Nous y rencontrons un couple de jeunes mariés de Paris mais originaires du Sud de la France.
La plongée se passe autour de l’îlot St Pierre si joli. Nous avons la chance de voir deux petits requins dans une petite grotte qui nous regardent avec les yeux tous ronds (ils doivent avoir l’habitude de voir des grenouilles à bulles que nous sommes). Après la plongée, nous déjeunons tous ensemble au club, avec nos nouveaux amis si sympas. Nous décidons d’aller boire un verre au bar d’à côté. Ils sont aux Seychelles pour 3 semaines (les chanceux !) et ont passé une semaine à Mahé, sont à Praslin pour une semaine et termineront par une semaine à La Digue. Comme c’est intelligent, nous aussi on veut faire ça ! Ils sont à Praslin depuis quelques jours déjà et ont loué une voiture. Ils nous proposent de nous conduire sur l’une des plus belles plages de l’île. Nous n’hésitons pas longtemps et les suivons. La conduite à gauche est assez périlleuse mais notre chauffeur maitrise. Cette balade nous permet aussi de voir un peu l’île, nous la traversons en partie avant de rejoindre Anse Lazio qui mérite bien sa réputation. Nous passons des heures dans l’océan au milieu de ce paysage merveilleux. Nos nouveaux amis sont absolument adorables. Nous nous décidons contraints à sortir de l’eau quand la luminosité commence à baisser. Nous avons passé une journée idéale, idéalement accompagnés d’un couple si attachant.



J’essaie de freiner Arnaud dans nos activités. Il réussit quand même à me traîner pour une après-midi à La Digue. Des bateaux partent très régulièrement du club de plongée voisin. Nous embarquons sur un petit bateau qui nous amène vers un bateau taxi plus grand… en pleine mer… embarquement sportif mais là, grande surprise, nous retrouvons Sylvie et Pascal, nos voyageurs de noces! Nous sommes tous les quatre absolument ravis mais nous nous apercevons rapidement que nous n’allons pas au même endroit. Dommage mais nous savons déjà que nous nous reverrons à Paris. Les Seychelles sont si petites et cosy que nous croisons des gens que nous connaissons !
Nous arrivons à la Digue assez rapidement. L’île est toute petite et compte une voiture de police, une ambulance et quelques taxis. Tout autre véhicule motorisé est interdit sur l’île. Des chars à bœuf assurent le transport de marchandises.
Nous découvrirons donc La Digue à vélo, rouillé mais vélo quand même. Notre objectif est d’aller nous baigner sur deux plages, les plus belles de l’île et des Seychelles : Anse Source d’Argent et Grand Anse.
Nous atteignons la première à vélo, que nous laissons au parking à vélo comme tout le monde, puis à pieds. Nous sommes presque seuls sur cette plage splendide. Nous avons pris nos masques et nos tubas, nous allons observer les poissons. De nombreux coraux sont présents tout au bord de la  plage mais ils sont malheureusement tous gris donc morts. Le phénomène El Nino est passé par là…

Nous passons un long moment dans l’eau, quasiment seuls à perte de vue. Comme il est agréable d’être dans cette carte postale quasi déserte. Il y a bien un vendeur d’ananas et de noix de coco sur la plage mais il est seul et discret.
Nous reprenons nos vélos pour tenter d’atteindre Grand Anse. Peu courageux, nous décidons d’abandonner nos vélos au port et de rejoindre la plage en taxi. C’est mal, on sait, mais nous nous apercevons très rapidement que c’était une excellente idée : la plage est à l’autre bout de l’île, après une montée très raide et une descente plus douce. Tous les cyclistes que nous voyons poussent leur vélo en transpirant et en pestant. Il est quelquefois bon de ne pas être courageux !
Le taxi nous dépose à quelques dizaines de mètres de la plage. Pas un chat à l’horizon, nous nous demandons si la plage est bien au bout de ce chemin de sable. Nous arrivons à un petit restaurant de plage désert. On nous dit que la plage est juste là. En effet, devant nous, une sublime plage de sable blanc presque déserte. La plage n’est pas immense mais pas petite non plus. Nous nous installons à l’ombre, rare sur cette plage. Pour la première fois, la mer est agitée : nous allons pouvoir sauter dans les vagues ! Nous confions nos maigres affaires au policier solitaire qui surveille la plage. Une fois dans l’océan, la vue sur la plage est superbe. Elle est complètement sauvage, aucun bâtiment, la nature vierge. Ok, il y a bien le petit restaurant mais il est tellement discret qu’on ne l’aperçoit pas. Nous passons un long moment dans l’eau à sauter les vagues plutôt violentes. Nous décidons d’aller prendre un morceau et surtout un verre au restaurant discret. Nous sommes les seuls clients sous le toit de paille, les pieds dans le sable, assis sur des rondins de bois. Nature on vous a dit !
Nous reprenons un taxi pour atteindre le port et le petit village. Quelques commerces d’alimentation, de paréos et de chapeaux se trouvent à côté des loueurs de vélos mais rien d’autres !


Le lendemain, Arnaud me convainc d’aller nous promener dans la Vallée de Mai, considérée comme la réplique du jardin d'Eden, le paradis originel. Nous louons une voiture pour la journée et traversons l’île aux routes sinueuses et serrées. Avec la conduite à gauche, nous avons l’impression que chaque véhicule que nous croisons va nous arracher l’aile avant…
La Vallée de Mai est un parc national classé au patrimoine mondial de l’Unesco dans lequel les promeneurs peuvent se balader en toute autonomie sur des sentiers balisés. Nous y découvrons les fameux coco de mer, plus communément appelés coco-fesses (n’est-ce pas ravissant ?) qui portent bien son nom… ainsi que le jacquier (vous saviez vous que ses fruits poussent sur son tronc ?). Nous faisons une grande balade au milieu des bananiers, des cocotiers, de tas de types de palmiers.
Nous reprenons la route à l’aventure. Nous souhaitons déjeuner sur le pouce, dans un endroit loin des hôtels. Grand Anse et son monument en souvenir de l’indépendance des Seychelles nous parait l’endroit rêvé pour une pause. Nous achetons de quoi déjeuner – riz et poisson grillé - dans un boui-boui au bord de la route et nous installons sous les parasols de leur terrasse. Nous décidons de continuer sur cette route, au bout de laquelle l’hôtel de luxe Lemuria a choisi de s’installer. Arrivés à quelques pas de là, la route d’accès est tellement chaotique que nous décidons de faire demi-tour. Au moins, les touristes de cet hôtel ne sont pas dérangés par les curieux que nous sommes !


Nous prenons tous nos petit-déj et dîners dans notre hôtel. Le restaurant a les pieds dans l’eau, nous dans le sable. Ici, pas de robes à paillettes ou trop habillées. Ça me va parfaitement. Les Seychelles ont également ça d’exclusif : le voyage est cher, nous le savons tous donc personne n’est dans le paraître.

Nous nous promenons un peu autour de l’hôtel. En effet, les hôtels voisins sont en fait de petits boutique-hôtels et des chambres d’hôtes de moins de six chambres. Même complets, ce n’est pas la foule. Notre hôtel est l’un des plus grands de l’île. Il est pourtant plutôt petit dans l’absolu. La rue commerçante de Praslin se situe juste derrière. Nous voilà partis pour une virée shopping. Nous y trouvons trois magasins de souvenirs kitsch où nous achetons nos cartes postales. Une petite épicerie propose des produits de consommations courantes. Il y a aussi quelques vendeurs de fruits aux étals artisanaux et au milieu de tout ça, un distributeur de billets. Le meilleur glacier de l’île à un petit restaurant tout mignon et très simple. Voilà, c’est ça la rue super commerçante de l’île ! On adore ! On n’a pas l’impression d’être des devises sur pattes à qui on essaie de vendre tout et n’importe quoi. C’est pas ça le vrai luxe ?


Arnaud ne peut décidément pas rester assis tranquillement sur son transat. Une fois de plus, il me traîne jusqu’à Curieuse, une réserve nationale maritime habitée par des tortues géantes dont Arnaud est tombé amoureux. Il leur a fait des tas de câlins. Arnaud : nouvel ami des bêtes ? Uniquement aux Seychelles alors, et uniquement des gentils animaux. Pas les serpents, pas les moustiques, pas les requins, pas les araignées…
Une balade jusqu’à la maison du Docteur (ne me demandez pas les détails, merci) est balisée au milieu de la mangrove et des milliers de crabes. On nous avait dit balade courte… bah au bout de genre 45 min et après un point de vue superbe en hauteur, nous avons rebroussé chemin. C’est que nous avions rendez-vous avec le gars du bateau pour le retour à Praslin et que nous n’avions pas trop envie de naviguer dans l’obscurité. Arrivés à la plage, Arnaud a piqué une tête tout seul dans l’océan sur cette plage déserte, elle aussi superbe.


Arnaud ne savait pas du tout à quoi s’attendre en arrivant aux Seychelles. Il a réellement été séduit par son côté exclusif grâce au choix du pays de limiter le nombre de ses touristes. Par conséquent, le pays a su rester nature, authentique et si attachant. En quittant les Seychelles, nous savons déjà que nous y reviendrons.

Bizzzz ensoleillées à tous.

A&A