Привет друзья,
Comme je ne peux quitter la Russie sous peine de ne pas pouvoir y revenir à cause de mon visa qui ne m’autorise que 2 entrées sur le territoire, Arnaud viendra me voir en juin. Juin, c’est la super période, il fait beau mais pas trop chaud (climat continental = hiver à -30°C et été à +40°C) et ce sont les nuits blanches dans le nord de la Russie. Nous prévoyons de passer 2 nuits à Moscou, 2 nuits à St Pétersbourg et 2 nuits à Kaluga.
Arnaud arrivera un vendredi soir et repartira le mardi suivant. C’est un long week-end en Russie donc c’est parfait !
Arnaud lui aussi aura vécu l’épreuve du f***ing visa à l’ambassade de Russie. Comme il anticipe relativement peu les évènements… il a bien failli avoir un visa pour 4 jours et non 6 comme prévu. C’est que pour avoir un visa, il faut justifier de toutes ses nuits sur le territoire russe. Chaque hôtelier doit faire parvenir un document réglementaire à chaque étranger à la réservation, pour prouver son lieu de résidence en Russie. A Kaluga, il logera dans la colocation donc pas de preuve de résidence. J’avais donc demandé aux assistantes de l’usine de me fournir ce document, mais il n’était pas réglementaire pour l’ambassade de Russie. J’ai donc dû faire des pieds et des mains pour récupérer un document réglementaire (les assistantes ne se sont pas du tout senties responsables, c’est ça aussi ce pays…) que j’ai fini par ACHETER sur internet. Je n’en suis pas fière mais j’ai eu peu d’autres choix… Bref, visa enfin en poche, Arnaud arrive à l’aéroport de Sheremetièvo. Je l’attends à la sortie du terminal. Comme ça fait bizarre de le voir là, dans mon quotidien russe. Il avait très envie de venir me voir pendant l’hiver mais j’ai freiné des 4 fers : Arnaud est très frileux et l’hiver très froid. Ça aurait été prendre le risque de ne pas pouvoir sortir longtemps tant il fait mauvais.
Pour préparer ce long week-end, de presque une semaine finalement, j’étais venue en éclaireuse à Moscou 2 semaines auparavant. Nous avons peu de temps à Moscou, j’ai voulu tenter d’optimiser notre temps sur place.
Nous prenons ensemble l’Aéroexpress de l’aéroport à la gare de Biélorusskaïa puis le métro jusqu’à Theatralnaïa où j’ai réservé notre hôtel. Il est très central, proche de la place rouge et donne sur une rue piétonne avec des tas de restos et de bars sympas. Nous sortons du métro en face du célèbre théâtre du Bolchoï - le grand - pas le petit. Nous atteignons notre hôtel en quelques minutes à peine. Il est un peu tard mais nous décidons d’aller place rouge. Je connais maintenant suffisamment bien le centre de Moscou pour me passer de plan. La place rouge est en plein préparatifs d’un évènement avec gradins ou tout le bazar. La place est quasi vide mais avec tout ce matériel, elle est en partie cachée. Dommage !
Le lendemain matin, nous nous promenons entre la place rouge, la cathédrale du Christ-Sauveur, la maison de Gorki. J’emmène Arnaud déjeuner à la cantine 57 dans le Goum. Ce restaurant est une ancienne cantine soviétique devenue plutôt chic. C’est un self-service avec un grand choix de spécialités russes. Comme on voit les plats, pas de grosses mauvaises surprises en perspective. Je conseille à Arnaud d’essayer les piroshkis. Je prends des pilmenis. L’ensemble est très traditionnel, c’est exactement ce que je voulais faire découvrir à Arnaud. Il y a bien des touristes comme nous mais aussi des locaux avec leur carafe de Vodka. Arnaud apprécie les piroshkis et hallucine de voir les carafes de Vodka sur les tables des autochtones. Ce ne serait donc pas une légende…
Ce qui n’est pas une légende non plus, c’est la beauté des femmes russes. J’avais bien prévenu Arnaud avant son arrivée mais il ne voulait rien savoir : il n’aime pas le type slave. J’ai pourtant essayé de lui faire entendre raison, il n’y a pas uniquement des filles de type slave en Russie mais il résiste. Dès son arrivée, son jugement est bien moins sévère : « ah ouais quand même, les filles !... ». Bah oui, comme tous les hommes arrivés en Russie, dont tous mes collègues mâles du projet, les filles sont le sujet de discussion n°1 sans conteste ! Il est vrai qu’elles sont splendides, souvent très féminines et très apprêtées : rien n’est laissé au hasard. Même à l’usine et même en plein hiver, les chaussures à talons, jupes et paillettes sont de sortie : « il faut rester élégante » nous répondent-elles sous -30°C. Je peux vous dire que de mon côté, ça a été Damart, chaussettes en laine, bonnet-écrase-brushing et grosses bottes plates. Pour survivre, il faut faire des choix, quelque fois, pas des plus élégants !
La surprise de la soirée est une sortie au Bolchoï pour un opéra de 3h30. Nous ne savons pas encore si nous allons tenir si longtemps mais nous sommes enthousiastes. Les places n’ont pas été simples à avoir mais nous y voilà ! La grande salle rouge et or est impressionnante. Elle a été en restauration pendant des années et a rouvert depuis quelques mois seulement, après près de 2 ans de retard. Nous sommes donc chanceux de pouvoir l’admirer. L’opéra est « Turando », je vous passe l’histoire, trop longue, trop compliquée et trop chiante. Nous tenons le coup et décidons de ne pas quitter le navire pendant l’un des entractes, nous sommes courageux. Après l’opéra, nous décidons d’aller dîner dans un lieu mythique lui aussi : le restaurant Pouchkine. Après nous être perdus un peu en pleine nuit, nous atteignons le restaurant à la déco soignée. Ça, ça me change vraiment : soit les restos sont croulants, soit la déco est super too much. Au restaurant Pouchkine, la déco est à l’ancienne mais pas croulante. Nous commandons des tas de plats traditionnels dont des piroshkis qui doivent être exceptionnels ici. Arnaud y retrouve des spécialités polonaises, comme moi j’ai découvert des ressemblances avec des spécialités de l’est de la France : l’est reste à l’est !
Notre séjour à Moscou se déroule tranquillement. Arnaud est surpris des grandes avenues de la ville qu’on ne peut pas traverser à pieds mais uniquement par des passages souterrains qu’il trouve si tristes. C’est pas faux. Nous visitons le musée Pouchkine (encore lui ??), le musée des Armes accolé au Kremlin, Kremlin que nous ne pouvons pas visité ce jour-ci parce que Vlad doit certainement y être présent. Dommage !
Le lendemain, nous nous envolons vers St Pétersbourg. Là, ce sera une découverte pour nous deux. En plus, ce sont les nuits blanches, nous sommes chanceux. La nuit ne tombera pas complètement sur la ville pendant des jours. Certes la lueur du jour baissera mais pas de nuit complète. Nous commençons par aller visiter le site de Peterhof et son château, mini réplique du Château de Versailles. Comme Peterhof est sur une île, nous l’atteignons en speed boat. L’ensemble est très clinquant (pas étonnant dans ce pays) et en parfait état. Nous visitons le château et faisons une promenade dans le grand parc.
Le lendemain matin, nous allons à l’assaut du musée de l’Ermitage, évidemment ! La file d’attente est impressionnante mais nous insistons. Nous découvrons des Rembrandt si rares, des Monet, de splendides Matisse, des sculptures de Rodin par dizaines. Les collections sont impressionnantes, nous ne sommes pas déçus.
L’après-midi, nous nous promenons dans les rues de la ville qui a tant de charme. Comparé à Moscou, St Pétersbourg a réellement du cachet. Nous embarquons pour une petite croisière sur les canaux accompagnés de Champanskoïé (type de vin pétillant ukrainien, bien loin du Champagne). Pays oblige, Arnaud décide d’aller manger du caviar dans un des palaces de la ville. Un menu découverte – dégustation est proposé, arrosé de Vodka, on s’en serait douté. Nous sommes presque seuls dans la salle de dîner un peu triste. Tradition oblige : le caviar est servi dans des coupelles en cristal sur lit de glace avec une petite cuillère en nacre, comme il se doit. La Vodka est bue cul-sec comme le veut la tradition. Quelques verres plus tard, nous espérons retrouver notre hôtel sans nous perdre. En sortant, vers 23h, il fait encore complètement jour. Bah oui, c’est ça la nuit blanche ! Environ 2h plus tard, nous sentons la luminosité baisser un peu. Nous sommes heureux de retrouver notre lit : la Vodka locale mérite sa réputation!
Le lendemain, nous avons notre vol retour vers Moscou. A la sortie de l’aéroport, j’ai réservé un taxi communautaire : nous serons 5 à faire le trajet de l’aéroport à Kaluga. Nous partageons le voyage avec des collègues de l’usine qui sont de retour de Paris. Nous discutons, le voyage nous paraît moins long. Arnaud est très intéressé par les enseignes : il reconnait les logos de Auchan, Leroy-Merlin, Décathlon (qui appartiennent au même groupe) qui sont présents en Russie.
Nous arrivons enfin à Kaluga. C’est peut-être ça qui intéresse le plus Arnaud. Il découvre la coloc des filles : la cuisine qu’il connait grâce à nos petit-déj partagés du week-end, ma chambre, le salon communautaire. Nous allons pouvoir nous balader dans Kaluga : le marché, la Kirova, les épiceries dans lesquels j’ai mes habitudes, les resto aussi, bref, mon quotidien russe. Cette Russie-là ressemble plus au pays que Moscou et St Pétersbourg, c’est évident. Cependant, Kaluga est une ville de 300.000 habitants, la vraie Russie, c’est certainement encore plus la campagne isolée.
Comme à chaque fois que nous voyageons, Arnaud veut tester des produits typiquement locaux : je lui fais goûter les petits poissons séchés. Bah il n’aime pas ça du tout !
J’organise pour sa dernière soirée un dîner dans un resto que nous aimons bien et dans lesquels nous avons nos petites habitudes. Il rencontre le noyau dur du groupe, ceux qui ont partagés ma vie pro mais aussi perso pendant quelques mois.
Arnaud trouve la vie russe très triste, la ville très triste. Pourtant nous sommes en juin, il fait beau, il fait nuit très tard, Kaluga est en fleurs! Lui qui voulait venir me voir pendant le plein hiver en mars… Il m’avoue en partant que s’il était venu me voir plus tôt, il aurait été très inquiet pour mon moral et moi.
Quand il quitte Kaluga, je suis déjà presque rentrée à Paris dans ma tête : il reste encore moins de 3 semaines. Je serai dans l’avion du retour le 1er juillet !
Je suis très contente qu’Arnaud soit venu me voir. J’avais besoin de partager cette courte mais intense partie de ma vie avec lui. Lui aussi, peut-être encore plus que moi.
A très bientôt pour de nouvelles aventures.
A&A by Amandina